Retrouvez en conclusion de cette édition online du BIFFF ce qui a fait vibrer ou ce qui a agacé notre journaliste envoyé sur place dans son salon et qui a pu visionner tous les films de cette édition. Avec à la clé de nombreux troubles mentaux qui viendront s’ajouter à ceux déjà présents. Encore un qui va coûter cher à la sécurité sociale. Des tops, des flops et des notes à gogo, c’est parti !
Le Top 5
5. Signal 100 : Et à la fin, il n’en restera qu’un !
Jouissif. Voici comment nous pourrions décrire ce Signal 100 réalisé par Lisa Takeba. Entre gore extrême, chaos haletant et rebondissements permanents, il nous offre un film saccadé, brutal et imprévisible. Si le concept fait directement penser à Battle Royale, il arrive très vite à éviter la comparaison en offrant un contenu propre et sans tâche. Au final, on ne voit pas le film passer tellement on est pris dans le tourbillon d’hémoglobine teinté de sociopathie moderne. Plus qu’un simple survival gore, ce Signal 100 se pose comme une référence en la matière.
4. Psycho Goreman : Gore Gore Power Ranger
Psycho Goreman c’est LA pépite what the fuck de ce BIFFF. Ce genre de film où on pleure rien qu’à l’idée de savoir qu’on n’a pas pu le voir au milieu d’un Ciné 1 bondé et surchauffé. Parce que cette dinguerie complète signée Steven Kostanski nous aurait mis une ambiance digne de Turbo Kid en 2015. Encore plus notable, le concept mis en place dès le départ (la petite fille qui contrôle le monstre sanguinaire) ne s’essouffle à aucun moment et arrive à parfaitement s’insérer dans le kitsch développé tout au long du film. Dire qu’on a aimé Psycho Goreman est encore loin de la réalité. Cet ovni aussi jouissif que décalé est appelé à devenir un film culte pour tous les fans du genre.
3. Caveat : La Revanche du Lapin de Pâques
Caveat est ce genre de film qui vous laisse en tension permanente même quand il ne se passe rien à l’écran. Porté par deux acteurs excellents et une mise en scène d’exception, le long-métrage de Damian McCarthy excelle dans sa maîtrise de l’horreur lente et diffuse à des années lumières des jump scares traditionnels. Un film qui ravive très bien le phénomène d’inquiétante étrangeté. Et puis, on en parle de ce LAPIN FLIPPANT DE SA MÈRE ????
2. Violation : Un film à montrer à la réalisatrice de Lucky
Dusty Mancinelli et Madeleine Sims-Fewer font appel à un art consommé d’une brutalité crue et à de la suggestion poétique mais néanmoins inquiétante pour nous livrer une version personnelle du traumatisme d’un viol avec des inspirations de Von Trier et Haneke. Ce Violation est beau, hypnotisant mais la façon dont la violence extrême qu’il raconte est traitée amène à une réflexion profonde. Ce film est une véritable expérience et une leçon pour celles et ceux qui veulent raconter l’inénarrable. On y retrouve une confrontation directe entre le déni du violeur et la souffrance intérieure et extérieure de la violée. Pour finir sur une catharsis qui ne laisse personne insensible ou satisfait. Ni la violée, ni le spectateur. Puisque ce que dénonce Violation, c’est avant tout un système de pensée et les systèmes de pensée, ils ne peuvent être changés qu’avec des œuvres comme Violation. Et pour cela, c’est une réussite totale.
1. Son : Boss du BIFFF Game
Captivant et angoissant, Son remporte la palme du meilleur film de l’édition 2021 pour Le Suricate. Avec son faux air de Rosemary’s Baby couplé à la saison 1 de True Detective et à Morse (la version suédoise, pas le remake américain), Son nous livre un pur film d’horreur qui voyage entre épouvante et mystère sans jamais se départir de son plus bel habit d’angoisse. De quoi faire péter le tensiomètre chez tous les cardiaques et vous scotcher littéralement à votre fauteuil. Le film d’Ivan Kavanagh est clairement notre coup de cœur du festival. Tant pour sa réalisation que pour son ambiance qui en fait un film d’horreur dans sa plus pure forme. Aux chiottes les jump scares et les musiques stressantes à deux balles pour tenter de surprendre l’audience plutôt que de lui faire peur. C’est un film comme Son qui nous donne envie de regarder encore et encore des réalisations horrifiques.
Le Flop 5
5. Aporia : S’ils ne nous tirent pas dessus, nous resterons vivants
Je l’avoue, ce Aporia me faisait de l’œil depuis le début du festival. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir un film d’horreur venu d’Azerbaïdjan. Mais Aporia, c’est la fille que tu dragues pendant toute la soirée avant de te rendre compte après l’avoir embrassé qu’elle a une pomme d’Adam. On nous avait promis « des hordes de zombies », il n’y en aura finalement que trois ou quatre et tout aussi inoffensifs qu’un prêtre dans une choral d’enfants de plus de 15 ans. On nous avait dit qu’Aporia était un survival mais à part faire du feu avec un zippo, rien de très survival là-dedans. On nous a menti ! Remboursez nos invitations !
4. The Shift : La plus grosse déception de ce BIFFF
Alors oui, la scène d’introduction de The Shift nous prend directement à la gorge et nous tient en haleine. Mais c’est bien ça le problème. Au final, cette première scène nous promet du lourd mais le lourd ne vient finalement jamais. Sauf qu’avec la tension dramatique de celle-ci et les implications personnelles relatives au sujet du film pour tous les Bruxellois, on se sent comme pris en otage dans la suite de ce long-métrage qui se traîne en longueur alors qu’il avait le potentiel pour être l’équivalent belge de Incendies de Denis Villeneuve. Une sérieuse déception amplifiée par les attentes peut-être trop grandes autour du premier long métrage d’Alessandro Tonda.
3. Lucky : Droits bafoués
Lucky est au féminisme ce que Franck Vandenbrouck est à la compassion : une insulte. Une dénonciation grossière des micro-agressions subies par les femmes au quotidien qui dépeint de manière vulgaire une réalité qui aurait mérité beaucoup plus d’intelligence. Que l’on soit un homme ou une femme, féministe engagé.e ou non, une minorité ou non, humain ou même extra-terrestre, on pourra toutes et tous se mettre d’accord sur une chose : Lucky est vraiment pourri. Un film qui ne fera avancer aucune cause et qui aurait bien fait de s’inspirer de l’intelligence de Violation pour traiter ce sujet.
2. Hotel Poseidon : J’ai rien compris
Mais puisque je vous dis que je n’ai RIEN compris !!!
1. L’Odyssée Sanglante du Lapin Rose : brouillon filmographique
Mal joué, mal monté et truffé d’éléments volés à d’autres œuvres, cette odyssée tourne court. Parce que non, tenter d’imiter le rire de Joaquin Phoenix dans le Joker à toutes les scènes, mettre du noir et blanc comme dans C’est arrivé près de chez vous et des morales à deux balles sur notre société ne fait pas un film. L’odyssée sanglante du Lapin Rose est longue et n’arrive jamais à convaincre. Et tant pis si Arno Pluquet veut me défoncer la gueule à coups de hache au prochain BIFFF.
Les notes des films vus !
L’Odyssée Sanglante du Lapin Rose : Non, tenter d’imiter le rire de Joaquin Phoenix dans le Joker à toutes les scènes, mettre du noir et blanc comme dans C’est arrivé près de chez vous et des morales à deux balles ne fait pas un film.
Hotel Poseidon : J’ai rien compris.
Aporia : Un film de zombie sponsorisé par le FC Bakou. Ils ont juste oublié les zombies. Et le film. Azérira qui rira bien le dernier.
Lucky : Un film qui ne fera avancer aucune cause.
The Shift : Sans conteste la déception de ce festival. Après une séquence d’entrée glaçante on passe sans transition à un épisode de Julie Lescaut.
Il Mare : Même 20 ans plus tard, c’est toujours aussi nul.
King Car : Mention spéciale pour la première scène de sexe entre une femme et une voiture au BIFFF mais pas de mentions pour le reste.
Superdeep : La légende raconte que s’ils creusaient encore à quelques kilomètres de profondeur, ils auraient pu retrouver le scénario du film.
Diva : Le saut du cygne noir.
Ropes : On ne va pas vous mentir, on était clairement du côté du chien.
Shadows : Un film à l’image de Kaaris sans Booba : sans inspiration.
The Old Ways : Un petit film de 16h30 au ciné 2 qui n’apporte pas grand-chose.
A Divisao : Un film violent, sombre et qui sent la transpiration. À réserver aux amateurs du genre.
Extro : Un produit pas tout à fait abouti malgré un concept intéressant et quelques bons délires parodiques.
Meander : Une touche originale pour un concept plutôt réchauffé. Les Simpsaws l’ont déjà fait.Post Mortem : Un film de fantômes sans véritable inspiration c’est comme Denis Brogniart sans sa chemise bleue : confus.
Sound of Violence : Parti sur des bases originales et prometteuses, le film se perd trop vite dans les clichés du thriller horrifique. Un scénario qui ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste.
Anything for Jackson : La totale pour un film de spiritisme réussi sauf la fin qu’ils ont oublié de filmer.
Cyst : Un what the fuck tordant qui remplit parfaitement son rôle sans autres prétentions. Merci pour ce moment !
De Dick Maas Method : Un beau documentaire sur un réalisateur méconnu outre-Moerdijk. Bienvenue à Dickmaaskantje
Detention : Un beau Silent Hill à la sauce taiwanaise.
Happily : Une comédie noire très divertissante malgré une entrée en matière aussi longue que le front de Joel McHale.
Hitman : Agent Jun : Un bon petit plaisir inattendu. L’équivalent cinématographique d’un doigt dans l’anus pendant un rapport.
Host : L’horreur à l’heure du Covid. On s’attendait à de la daube mais Host nous a surpris d’une bien belle manière.
Keeping Company : Un film à déguster entre potes pour une comédie noire qui passe comme une lettre dans du beurre.
Possessor : Un corps à corps gagnant pour un film noir et sans concession mais qui manque parfois d’âme.
Slate : Une bonne dose de fun, d’action et de duels à l’épée pour un beau film d’arcade décalé.
The Barcelona Vampiress : Une réécriture des possibles tout en expressionnisme et en noirceur. Quel talent ces Catalans !
The Weasel’s Tale : Du neuf chez les Vieilles Canailles psychopathes.
Vera De Verdad : Le film se raconte surtout dans les silences, dans les regards et nous emporte dans un tourbillon des probables. C’est bô.
Vicious Fun : Un hommage sanglant et appuyé aux films du genre avec une belle violence cathartique et beaucoup d’enjaillement.
Voice of Silence : Un film qui n’a pas inventé le fil à couper la poudre chaude mais d’une authenticité rafraichissante.
Alien on Stage : Le 8e passager a réussi son passage au 6e art avec brio. Passionnant et authentique.
Beyond the Infinite Two Minutes : le film conceptuel de ce BIFFF nous vient du Japon et ce n’est pas une surprise. Un must see pour tous les amateurs de cinéma créatif et original.
Bloody Hell : La rencontre entre Fight Club, Deadpool et Massacre à la Tronçonneuse. Et le résultat nous envoie du lourd très vite !
The Closet : Les Coréens démontrent qu’ils peuvent aller chasser sur les terres des Japonais. Cleaning Out My Closet.
Horror Noire – A History of Black Horror : Pertinent, formidablement sourcé et toujours très juste.
Seobok : Un film intelligent et nuancé loin des clichés habituels. Et pour une fois, ce sont les Américains qui sont les méchants !
Bring Me Home : un thriller dramatique anxiogène et profondément traumatique dans son approche. Une très belle réussite.
Caveat : Quand un film vous laisse en tension permanente même quand il ne se passe rien à l’écran, c’est qu’il est dans le bon.
Hail Satan ? : le complot théologique de l’équipe du BIFFF enfin révélé !
Honeydew : Un thriller horrifique à l’ambiance pesante et stressante mais qui arrive à chaque fois à éviter les clichés du genre. Dribble scénaristique.
Psycho Goreman : LA pépite what the fuck de ce BIFFF. Un ovni jouissif et décalé qui ravira tous les fans du genre. Gore Gore Power Rangers !
Riders of Justice : Un film de clôture endiablé qui nous livre quelques moments d’anthologie dans une production rythmée et à la causticité acérée.
Signal 100 : Entre gore extrême, chaos haletant et rebondissements, Signal 100 nous offre une expérience saccadée et brutale. Et à la fin, il n’en restera qu’un !
Son : Une production sombre, poisseuse et glauque. Son nous livre un pur film d’horreur qui voyage entre épouvante et mystère sans jamais se départir de son plus bel habit d’angoisse.
Violation : Sans conteste l’expérience la plus prenante du festival. Une façon personnelle, hypnotisante et crue de raconter l’inénarrable. Une réussite totale pour un des films les plus intelligents réalisé sur le sujet.