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    [BIFFF 2021 online : Jour 5] visite à Dickmaaskantje

    De Dick Maas Method : visite à Dickmaaskantje

    Avis aux amateurs d’humour beauf et de comédies qui mettent en scène une famille vulgaire qui s’incruste chez les riches, les Tuches n’ont rien inventé ! Car avant Jeff, Cathy, Donald, Stéphanie,etc. il y avait les Flodder aux Pays-Bas. Comme avec le Gouda, nos voisins les plus arrogants s’attribuent donc encore quelque chose qui devrait revenir à nos autres voisins arrogants. L’histoire d’une famille de beaufs vulgaires et incestueux qui viennent pourrir un voisinage riche et snob, ça ne vous rappelle rien ? Quoi ? Qui a dit la famille Trump à la Maison Blanche ?

    Même si la filmographie de Dick Maas ne se résume pas qu’aux Flodders (les films et la série), c’est ce qui occupe la majorité du documentaire qui lui est consacré. Preuve du tournant que cela a été dans le cinéma batave. Avant cela, De Dick Maas Method se penche tout de même également sur les chef d’œuvre d’horreur et de thriller que ce précurseur irrévérencieux a réalisés. De L’Ascenseur à Amsterdamned en passant par Moordwijven. Un documentaire passionnant sur un réalisateur méconnu de notre côté de la frontière mais une véritable figure populaire outre-Moerdijk.

    Belgian Fantastic Short Films 2021 : elle court, elle court, la maaaaaladie d’amour

    Pourquoi parler d’amour au BIFFF me demanderez-vous ? On n’est quand-même pas à Mons ici ! On est là pour voir de la violence, merde ! Petite pause donc dans cet océan de tripailles pour le festival belge du court-métrage avec un fil rouge entre toutes ces réalisations : l’amour. Il teinte la grande majorité de ces films d’une façon ou d’une autre. Mis à part peut-être Migrations où notre JC national dégomme de l’alien en province. Et même plutôt trois fois qu’une. Parce que la première, c’était pour lui faire la leçon. La deuxième, c’est pour le principe. La troisième, c’est parce-que jamais deux sans trois !

    Mention spéciale surtout à deux films : T’es Morte Hélène de Michiel Blanchart et Zealandia de Bruno du Bois. Le premier nous plonge dans notre capitale bruxelloise à la suite de Maxime dont la copine (Hélène donc) est décédée mais lui colle quand-même toujours aux basques sous forme de fantôme au point de pourrir ses dates Tinder. Entre humour, sensibilité et frisson, ce court-métrage est sans conteste la petite perle de la sélection cette année. Quant à Zealandia, il nous vient de Bruno du Bois, bien connu pour avoir déjà travaillé sur des productions comme Le Hobbit, et raconte l’histoire de réfugiés qui fuient une pandémie. Alors oui, le sujet est sensible vu l’actualité mais il est traité magistralement, tel une scène d’un long-métrage où elle viendrait s’insérer. Et on aimerait vivement connaître la suite.

    Sound of Violence : pour la beauté de l’art

    Quand je vous chante « Si j’avais un marteau… », à quoi pensez-vous ? À Benoît Poelvoorde en levrette avec Marie Guillard dans Podium ! Voilà, merci ! Mais Alexis quant à elle, ça lui rappelle plutôt le son du crâne de son père contre son maillet après que celui-ci ait trucidé sa mère.  Et directement, ça fout un froid. Sauf que la petite s’en fiche comme de son premier doudou tâché d’hymen puisque tout cela lui a redonné l’audition ! Elle arrive même à voir les sons. Et depuis, elle est passionnée par eux et entend bien les assembler pour créer des mélodies qui n’ont jamais été entendues. Petit bémol quelques années plus tard : elle n’oit plus (du verbe ouïr, les gueux) à intervalle régulier. Et oui Jean-Pierre, elle a déjà essayé de bailler ! Aux grands maux les grands remèdes donc, elle décide de torturer des gens pour retrouver ses sensations grâce aux sons de la violence (d’où le titre du film, oui oui).

    Parti sur des bases plutôt originales et prometteuses, ce Sound of Violence se perd très vite dans les clichés du thriller horrifique de base avec un scénario cousu de fils rouges et qui ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste. Au final, on passe un chouette moment mais il manque ce petit plus qui ferait du long-métrage d’Alex Noyer un vrai film référence.

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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