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    [BIFFF 2019 : Jour 11] Au fond d’une piscine en petit marcel marine et un livre dont tu es la victime

    The Pool : un huis-cloclodile 

    Vous avez soupiré bruyamment en lisant cette blague incroyablement douteuse dans le titre ? Dites-vous qu’elle est certainement de meilleure qualité que The Pool ! Et pourtant on se disait que le film était prometteur. Production thaïlandaise réalisée par Ping Lumprapleng, ce « The Pool » nous promettait un huis-clos tendu à l’intérieur d’une piscine pour un couple en compagnie d’un crocodile. Pourquoi pas. Au final, on s’est ennuyé ferme, c’est un euphémisme. Aucun rythme, un jeu d’acteur qui ne tient pas la route et surtout un scénario qui ne tient que pour l’incroyable VIE DE MERDE DU PERSONNAGE PRINCIPAL ! Non mais imaginez-vous : le mec se fait surprendre par la piscine qui se vide parce qu’il s’endort sur son boudin gonflable, passe encore. Sa copine en voulant sauter dans la piscine se pète la nuque, ok ça commence à ressembler à une belle journée de merde. Un crocodile qui venait gratter l’amitié à proximité les rejoint dans la piscine, ça commence à devenir ridicule. Mais toutes les fois où une personne passe pour les secourir potentiellement (le livreur de pizza, sa copine, des geeks qui conduisent un drone) le mec est soit sous l’eau, soit évanoui. À un moment tu te dis que c’est juste le destin qui a envie de t’en mettre plein la gueule. Bref, The Pool ne convainc jamais, NEXT !

    O.E.

    Golden Job, nouvelle catégorie chez Jacquie et Michel

    Cette dernière journée au BIFFF nous réservait, selon les dires des organisateurs, un hybride entre The Expendables et Fast & Furious. Merci donc de laisser son cerveau au vestiaire avant d’entrer dans la salle.

    Comme The Expendables, le réalisateur Kar Lok Chin a fait appel a des vétérans du cinéma d’action Made in Hong Kong pour le casting de son film Golden Job. La plupart des acteurs jouaient déjà dans le film Young & Dangerous, une série de 6 films parus dans les années 90 et tous les amateurs de films d’action reconnaîtront facilement le visage d’Eric Tsang, également présent dans la trilogie Infernal Affairs.

    Dans Golden Job, un groupe de mercenaires met sur pied le casse du siècle pour voler des médicaments qui seront destinés à une charmante doctoresse chinoise en Afrique. Malheureusement, les ennuis commencent lorsqu’ils se rendent compte qu’un des leurs les a trahis.

    La nostalgie et un bon directeur des cascades peuvent-ils faire à eux seuls un bon film d’action ? Là où The Expendables jouait sur la carte de l’humour et du second degré, ce côté parodique manque malheureusement ici. Le film insiste beaucoup trop sur le côté « frères d’armes » et « famille », sans compter cette mentalité de « bons samaritains » qui lassent très rapidement. On se lasse donc assez rapidement, attendant la prochaine scène explosive pour nous réveiller de notre torpeur.

    Il y a 20 ou 30 ans, le cinéma hongkongais apportait quelque chose de frais et de différent au cinéma de genre. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et de bonnes scènes d’action ne sont plus suffisantes pour sortir un film du lot dans un monde où les franchises à la Fast & Furious et des acteurs comme Dwayne Johnson et Jason Statham ont accaparé le marché du film d’action.

    V.P.

    Werewolf : reste en chien 

    Eh non, contrairement à ce que son nom pourrait laisser entendre, ce Werewolf ne traite pas du tout de loups garous. Même pas l’ombre d’un lycanthrope dans le film d’Adrian Panek mais par contre des chiens échappés des camps de concentration du coin et assez affamés pour faire la peau à quiconque s’aventure dehors. À peine sortis du camp de Gross-Rosen, une bande d’enfants se croit enfin sauvée mais c’était sans compter nos canidés. Ou quand le sort s’acharne sur toi. Superbe fable noire et ultra-réaliste, ce Werewolf nous transporte dans un Stand By Me horrifique à la fin de la seconde guerre mondiale. Grâce à un rythme bien dosé et une ambiance glauque et anxiogène, il arrive à nous prendre directement aux tripes sans jamais nous lâcher. À souligner également tout particulièrement la performance dantesque des jeunes acteurs de ce film polonais intimiste qui se profile comme une des belles surprises du festival.

    O.E.

    Freaks : Et le grand gagnant est … 

    On est rarement sorti d’un film aussi persuadé que celui-ci gagnerait à coup sûr le prix de la compétition internationale. Véritable ovni de science-fiction horrifique, ce Freaks nous emmène dans un huis-clos (c’était la journée !) haletant qui joue parfaitement avec les codes du genre. Si on retrouve des références et thématiques assez clairement empruntées à la saga X-Men (rejet de l’autre pour sa différence, repli sur soi, utilisation des anormaux comme armes, …) le film de Lipovsky et Stein n’en reste pas là et y ajoute ses propres références et codes. Toujours entre onirisme, paranoïa et fantastique, cette magnifique œuvre a eu le don de nous transporter dans son univers, le tout magnifié par les performances sublimes de ses acteurs (Amanda Crew, Bruce Dern et Emile Hirsch). Bravo.

    O.E.

    Ghostmaster : hommage nocturne 

    La dernière séance de 00h30 du BIFFF provoque toujours un entremêlement de sentiments contradictoires. Entre la tristesse que le BIFFF soit fini, le soulagement de pouvoir avoir une vie à peu près normale après avoir expliqué à tout le monde que oui, tu “devais absolument aller voir ce film taïwano-indonésien au BIFFF qui raconte l’histoire d’une grand-mère hantée par sa toilette mangeuse d’hommes” mais aussi la joie de voir Stéphane avoir descendu plus de trolls avant le film qu’il n’y a de néerlandophones dans la salle du BIFFF. Et pour terminer ces séances noctures en beauté, le festival nous a proposé Ghostmaster, sans doute le 00h30 le plus jouissif de cette année ! Jugez plutôt : un jeune assistant-réalisateur écrit un script qui se transforme d’un coup en livre maléfique qui va transformer les acteurs du film en démons ressemblant à s’y méprendre à Michael Jackson dans Thriller. Ouais, ça promet ! Et Ghostmaster nous a donné tout ce qu’on attendait : du kitsch, du sang, des scènes ridiculeusement droles, des hommages à la pelle (Evil Dead bien sûr mais aussi Massacre à la Tronçonneuse ou Lifeforce) et au final un dernier film de 00h30 pour finir le festival comme il se doit. Et ça on aime !

    O.E.

    Olivier Eggermont
    Olivier Eggermont
    Journaliste du Suricate Magazine

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