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    [BIFFF 2018] Top, flop, notes de Loïc Smars

    Retrouvez en conclusion de cette édition du BIFFF ce qui a fait vibrer ou ce qui a agacé nos journalistes envoyés sur place. Des tops, des flops et des notes à gogo, c’est parti !

    Le Top 5

    1. Tragedy Girls
    2. RV : Resurrected Victims
    3. Survival Family
    4. Killing God
    5. The End?

    Tout le monde est d’accord pour dire que la programmation de cette année a fait un bond en avant. Moins de grosses daubes insignifiantes (à part peut-être les séances du 00h30 qui sont parfois devenues les poubelles ?) mais aussi plus de films intermédiaires. Des films agréables à regarder sans pour autant être une pépite. On remarquera tout de même que mes deux collègues ont vu la plupart des films coups de poing et/ou gagnants qui ont enchanté le festival. On prendra le temps de parler de quelques films qui m’ont emballé durant ces 12 jours de festival.

    Tout d’abord, le plaisir coupable Tragedy Girls, un film très drôle qui s’amuse à inverser les codes du genre et se permet même de belles trouvailles quand il s’agit de présenter des scènes gores. Un film qui malheureusement est passé pendant la Master Class de Guillermo Del Toro et peu de gens ont eu le plaisir de voir un long métrage qui aurait gagné à être mis plus en avant ! RV : Resurrected Victims est la pépite coréenne que l’on a vu cette année. Ceux qui nous suivent depuis un moment connaissent mon aversion pour les films asiatiques. Pourtant, le cinéma coréen est toujours aussi surprenant et arrive toujours à nous mettre une claque chaque année. RV explore brillament la thématique de personnes assassinées violemment qui reviennent à la vie pour se venger. Les moyens sont à l’écran, l’idée est géniale, les acteurs sont impeccables et fait rare pour un long métrage coréen : il ne dure qu’une heure et demi. Le troisème de ce classement est japonais : Survival Family. Si tout débute comme souvent avec le cinéma japonais avec des interprètes complètement en surjeu, on se prend vite au plaisir de cette histoire de blackout total : concept parfaitement traité, tension et humour maîtrisés. Une très bonne surprise ! C’est dans le sud de l’Europe qu’on prolongera le classement. Premièrement en Espagne grâce à Killing God : un film sadique et génialement acide sur une famille de Bidochons qui doit décider qui seront les deux derniers survivants à l’extinction de l’espèce humaine. La projection avait été chauffée par un court-métrage hilarant des mêmes réalisateurs. Deuxièmement, en Italie dans l’ascenseur de The End? : Claudio est un être imbu de lui-même qui se retrouve coincé dans l’ascenseur et aperçoit par les portes, qu’il a réussi à entrouvrir, la contamination zombie de Rome. Malgré quelques longueurs, le film est maîtrisé, les zombies sont crédibles, les acteurs sont bons et on passe un bon moment et c’est déjà pas mal !

    Le Flop 5

    1. Selfie from hell
    2. Soccer Killer
    3. Montréal Dead End
    4. Taste of Life
    5. Painkillers

    Même si on a vu moins de daubes que d’autres années, on a quand même eu droit à quelques stupidités qu’on a peur d’appeler long-métrage ou de considérer comme du cinéma. La palme revient aux films de minuit et demi, qui devraient faire attention de ne pas devenir la poubelle de la programmation comme l’ont parfois été les séances de 14h. Premier au mur de la honte : Selfie from hell. Un court-métrage à succès devient un long de 1h15. Rien d’intéressant, rien ne fait peur, les acteurs sont à chier, les jumpscares sont hilarants, la mise en scène inexistante. Une véritable grosse blague et un article novateur à coups de selfies réalisés en séance pour tromper l’ennui. La deuxième marche du podium est occupée par la daube chinoise de l’année (ou plutôt la pire) : Soccer Killer. Un gros What the Fuck complet qui emprunte le mot « Soccer » que pour surfer sur la vague de la Coupe du Monde qui approche. En vrac : pas de footbal, des super-héros déguelasses façon chinois, des lustres comme paniers/goals, des oeufs dans la tête, des maîtres du kungfu clodos et sûrement une tonne d’autres choses qu’on a pas vu après s’être enfui d’effroi devant le cataclysme. Montréal Dead End est plus difficile à justifier à cette place car c’est le style de projet pouvant amener de la sympathie. De jeunes créatifs se retrouve dans les ateliers Kino pour accoucher d’un film à sketchs sur les quartiers de Montréal, style Paris je t’aime mais en explorant le film de genre. Si Rémi Fréchette nous avait enthousiasmé avec son long Les Jaunes, le projet qu’il amène au BIFFF cette année est juste affligeant et pas du tout passionnant si on est pas dans la bande de copains des créateurs de cet objet filmique. Taste of Life, nouvelle folie conceptuelle de Rolan Reber est le type même de films créés par un réalisateur fou qui s’acharne à livrer son concept sans se rendre compte qu’il emmerde tout le monde. Et qui permet aussi de tourner ces pornos maison ? Car l’enchaînement de scènes kitschs et riducules avec de grandes pensées philosophiques sur fond de fellations intempestives n’apporte strictement rien sur le plan artisitique ou du divertissement. Reste qu’il prend la troisième place car c’est toujours sympa un p’tit porno passé minuit. Le dernier film choisi pour figurer à l’abattoir est Painkillers, une sorte de film de vampires modernes où le virus sanglant s’attrape suite à un accident où l’on se sent coupable. Si la manière de traiter le classique vampire semble sympathique de prime abord, l’interprétation est juste ridicule. La palme revenant au rôle principal qui tremble tout le film comme un lapin Duracell (qui joue sûrement mieux). Le producteur nous a prévenu, le film n’est pas drôle ! Raté, la salle a eu un fou rire pendant 20 minutes au début et ensuite épisodiquement pour les courageux qui sont restés jusqu’au bout.

    Les notes des films vus !

    Selfie from hell : C’était sympa de faire un roman photo avec des selfies pris en pleine séance. Mais c’est tout.
    Soccer Killer
    : Fouilli, ridicule, inutile et en plus y a pas de foot.
    Taste of Life : Pour le porno, maintenant y a Youporn et ça cause moins.

    Montréal Dead End : Un film fait entre potes, mais malheureusment on est pas leur pote. Autant sortir.
    Legend of the Naga Pearls : Un mélange de toutes les recettes du succès du cinéma américain. Mais en mauvais et surjoué.
    The Tag Along 2 : C’est chiant. Il ne se passe rien. Avec plus de sous que le premier mais c’est la même histoire et aussi chiant.
    Painkillers : dlfjgjdspfoigjpoigfjrqgjsqdfjgvdpf (dur de taper en tremblant)

    Trench 11 : Original un film de zombie pendant le WW1. Dommage que le tensiomètre soit sur zéro.
    Rendel : Comment peut-on traiter un super-héros avec autant de première degré à l’heure actuelle et avec tout ce qui est déjà sorti sur le sujet ?
    Frontier : C’est Russe. Plein de tunes mais ça reste kitsch. La bière au bar est plus passionnante.
    Veronica : Quand on me parle d’Ouija avec la mention « basé sur des faits réels », faut pas espérer que j’apprécie.
    What the Waters Left Behind : L’ancien village englouti permet des plans à couper le souffle. Dommage que le torture porn est juste ridicule.
    Boar : Ok, on était saoul, entre potes et on s’est marré. Mais qu’est-ce que c’est mal foutu !

    The Man with the Magic Box : L’idée est sympa et quelques plans et actions du film sont réellement géniaux. Pourtant le kitsch ambiant et la philosophie de comptoir prise au sérieux empêchent de rentrer totalement dans ce long.
    The Year of the Plague : L’acteur principal est très sympathique, l’idée est bonne et les dialogues parfois drôles. Juste dommage que soit il ne se passe rien ou soit que quand il y a un peu d’action, elle soit totalement ratée.
    Before we vanish : C’est pas mauvais en soi. Juste lent, très lent, inutilement. Regardez juste la fin, vous avez compris le film. Pas besoin d’attendre 2h20.

    I Kill Giants : La jeune actrice principale crève l’écran et le principe semble sympa de prime abord. Pourtant l’intrigue est trop convenue pour être réellement intéressante.
    La Femme la plus assassinée du monde : Plans magnifiques, les coulisses d’un théâtre d’horreur. Tout pour plaire. Malheureusement, l’intrigue commence à un quart d’heure de la fin. Trop tard pour nous emballer.
    Crooked House : Une adaptation correcte mais un peu banale d’une enquête d’Agatha Christie.
    Cop Baby : Même si les effets spéciaux du bébé sont complètement ratés, le film reste une sympathique comédie familiale. Et pour une fois, on a eu totalement ce qu’on nous avait promis dans le programme.
    The Scythian : Les rouges d’un côté (méchants) et les bleus de l’autre (les gentils). L’utilisation prosaïque des couleurs pour que le spectateur comprenne bien qui est qui, sérieux ? Ca a gâché le plaisir coupable qu’aurait pu être ce film.
    Luciferina : Les possessions démoniaques de ce style m’emmerdent. Mais il faut leur laisser que le film garde l’esprit éveillé. Et une scène d’érotico-exorcisme à la fin est juste géniale !
    Gringo : C’est parfois drôle, parfois dynamique, parfois sympathique. Jamais très intéressant mais pas non plus énervant.

    Killing God : Des Bidonchons au Nouve An doivent décider qui survivra à l’espèce humaine. Acide et sadique à souhait !
    Survival Family : Le concept de blackout total traité de manière drôle et réussi.
    Ederlezi Rising : Peu de moyens mais un bel essai pour ce film serbe sur le désir et la robotique. A suivre !
    Cronos : Le premier film de Del Toro. L’intrigue est banale mais le dosage de l’histoire est impressionant.
    The End? : Un film de zombie italien pas si mauvais qu’il en a l’air !
    Wrath of Silence : Une première heure géniale ! Le reste doit être du même accabit.

    Tragedy Girls : La révélation drôle du festival ! Des codes inversés, des scènes gores géniales, des actrices épatantes. Le film d’horreur humoristique qu’il ne fallait pas rater cette année.
    RV : Resurrected Victims : Un concept original et un traitement parfaitement maîtrisé. What else ? Les coréens nous étonneront toujours.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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