Therapy : Stéphaniiiiiie ?
Réalisé par un gamin de 16 ans, Therapy n’a pas grand chose à proposer en dehors de ça. Un found footage basique, mal interprété, des effets plus que faciles et un méchant qui ressemble à tous les méchants de slasher. Oui c’est terrible ce qu’il a fait à son âge et il a du mérite. C’est rigolo entre potes de voir qu’on a pu monter un projet de A à Z, moins drôle quand c’est de le présenter dans un gros festival au public remuant. Malgré tout, on attend de voir ce que la maturité va apporter à ce réalisateur précoce car on sent un amour du genre et un sens de la débrouille certain.
Boy Missing : Hééééééééééé Macarena !
Et encore un film espagnol au BIFFF cette année. Il faut dire que les Ibériques ont un certain talent pour les thrillers depuis quelques années. Cette fois, c’est Mar Targarona qui nous livre son Boy Missing avec, notamment, la superbe Macarena Gomez dont vous pourrez trouver très bientôt une interview sur ce site. Elle est pas belle la vie ? Et Boy Missing donc ? Force est de constater que le film n’est pas à la hauteur de ses confrères hispaniques de cette édition. Entre intrigue d’enlèvement et chantage, le film ne décolle jamais vraiment et n’arrive pas à nous prendre dans son ambiance. Si la performance des acteurs est bonne, il manque ce surplus d’âme pour nous convaincre. Mais bon, il y a quand même Macarena Gomez et pour ça, ça vaut la peine.
At the end of the tunnel :
Énorme succès au box office argentin, At the end of the tunnel est un plaisir pour les nerfs. Il n’est pas si courant pendant ce festival de voir un film si abouti, aussi bien dans le jeu d’acteurs, que dans l’efficacité de son scénario. Durant près de deux heures, on suit les aventures d’un homme en chaise roulante qui découvre que de l’autre côté de son mur, on prépare un casse de banque. De plus, sa nouvelle locataire n’est a priori pas arrivée là par hasard mais comme il commence à s’attacher à elle et sa fille, il décide d’être plus malin que les vilains braqueurs d’à côté et sauver une partie du magot ainsi qu’une potentielle relation avec la jolie fille. Malgré quelques situations qui frisent parfois l’impossible, c’est un petit bijou de tension. A découvrir sûrement bientôt sur Netflix ou en DTV !
Eat Local : Vampire Kingdom
L’humour britannique, c’est comme un gangbang forcé, tout le monde dans le tas ne l’apprécie pas. Et pourtant, celui-ci vient encore de montrer toute son efficacité dans Eat Local (l’humour britannique bande de pervers !). Dans ce dernier, des militaires s’apprêtent à donner l’assaut sur une ferme dans laquelle ils pensent trouver un vampire. Pas de bol, c’est toute la famille qui s’est jointe à la fête. Autant dire que ça va plus saigner qu’une hémophile qui a ses règles ! Truffé d’action, de bons dialogues et de blagues savoureuses, ce Eat Local se déguste sans modération. Le film, qui était l’un des plus attendus du festival, n’a pas déçu les adeptes de comédie noir et dépasse même les attentes placées en lui. Une très bonne pioche donc !
The Chamber :
Le BIFFF nous fait grâce parfois de quelques pépites du cinéma de genre et malheureusement ce n’est pas le cas ici. On nous allèche avec un générique pré apocalyptique et une guerre entre occident et Corée du nord et puis… plus rien. Pourtant, tous les ingrédients sont là : une équipe de Navy Seals qui s’impose pour raison d’état avec une mission estampillée « secret-défense », un pilote norvégien grincheux qui fait bien comprendre qu’il est le seul maître à bord après Odin, le tout enfermé dans un sous marin de poche obsolète qui grince de tous ses écrous. Du bon potentiel mis au service d’un film qui blablate pendant une heure avant d’enfin voir le commencement d’un début d’histoire. Et encore on reste dans des poncif pompeux qui, si le public du BIFFF n’en rigolait pas, nous entrainerait direct vers la sortie. Loin de son glorieux aînés Das Boot de Wolfgang Petersen cité comme référence par la production, ici on s’embête pendant près d’une heure. Heureusement la fin rattrape un peu le tout mais on aurait préféré voir ce film en court plutôt qu’en long… long… long métrage…
Late Shift :
Passons très vite sur cette histoire d’étudiant qui paye ses études en gardant des voitures dans un parking et qui se retrouve malgré lui embarqué dans une histoire totalement folle. Ce n’est pas du tout l’intérêt du film et le scénario est même plutôt mauvais. Ce qui a fait le succès de cette séance au BIFFF (une séance a été ajoutée pour faire face à la demande), c’est que Late Shift est le premier film interactif à débarquer sur nos écrans. Interactif ? WTF ? Oui, un film que l’on regarde le smartphone allumé après avoir téléchargé une application dédiée. Ensuite, il suffit de voter quand le héros cherche une direction à prendre dans sa quête pour s’en sortir. On se prend vite au jeu et le public bruyant du BIFFF ne se gêne pas pour communiquer tous ensemble sur la conduite à adopter pour le plus grand plaisir de tous. Seul question : est-ce réellement interactif ou le film utilise-t-il le public ou l’illusion pour faire croire au public qu’il participe réellement ? Pour le savoir il faudrait un public complice qui voterait à chaque fois contre l’action. Attendons maintenant la suite de cette nouveauté visuelle qui s’adaptera, on s’en doute, bientôt à d’autres projets sûrement plus excitants.
Re Born : comment dit-on arrêtez ce massacre en japonais ?
Au fil des critiques du BIFFF, vous pourriez être amenés à penser que nous détestons d’emblée toutes les productions asiatiques qui se présentent à nous. Que du contraire. Cependant, force est de constater que là, c’est vraiment de la merde ! Entre scènes de baston dignes d’un jeux vidéo, dialogues sans queue ni tête et scénario tout droit sorti de l’imagination d’un enfant handicapé de 10 ans, ce Re : Born a en plus le malheur d’être long ! Alors quand c’est court et mauvais, on n’aime déjà pas. Mais quand c’est long et dégueu, alors là on aimerait être en face du réalisateur pour maudire sa famille sur cinq générations et lui dire à quel point son navet a dérangé notre système intestinal. Bref, vous l’avez compris, c’était nul.
Bruno Pons, Loïc Smars et Olivier Eggermont