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    BIFFF 2016 : le fantastique s’empare du monde de la Bourse et du corps (LOL) enseignant

    traders

    Traders, de Rachael Moriarty et Peter Murphy (Guillaume Limatola)

    Vernon Stynes définit l’éconocide comme le lien exponentiel entre hausse du chômage et hausse du taux de suicide. Venant lui-même d’être licencié, ce joyeux luron, ancien trader, décide de se baser sur ces statistiques pour s’enrichir, en créant une plateforme underground. Son concept est on ne peut plus simple : chaque participant se voit offrir la possibilité, soit de s’en sortir, soit de mourir, en prenant part à des « trades », des duels à mort. Chaque joueur devant amener le même montant, le vainqueur peut ainsi doubler sa mise, tout en risquant sa vie. En même temps, que ne ferait-on pas pour de l’argent ?

    C’est sur cette question ô combien originale que se base le long-métrage de Rachael Moriarty et Peter Murphy, proche cousin, en un peu moins méchant toutefois, du Cheap thrills d’E.L. Katz.

    Le manque de moyen qu’on devine est ici compensé par une réalisation qui sait rendre intense le peu de combats représentés. Il faut dire que l’intérêt du film ne se trouve pas vraiment dans les affrontements, mais plus dans la psychologie et l’évolution de personnages qui poussent la notion de trading dans ses derniers retranchements, d’autant que l’approche terre-à-terre choisie rend le tout assez crédible. Porté par des interprètes convaincants, le scénario exploite plutôt bien son concept de base, en en développant plusieurs aspects, et se termine sur une note assez inattendue.

    Une bonne surprise, de celles que l’on n’attendait pas forcément, vu le sujet traité. Surtout si l’on part du principe que le programme promettait des « gladiateurs modernes », et qu’il ne m’en fallait pas plus pour imaginer des gars en jupette se battre à coups d’épées en portant des mallettes emplies d’argent. Ce qui ne ferait pas nécessairement un mauvais film, mais pas forcément un bon non plus.

    the lesson

    The Lesson de Ruth Platt (Ivan Sculier)

    Avant la séance, Stéphane, le présentateur, nous avait vendu The Lesson comme étant un « torture porn intellectuel », et franchement, rien que la description chatouillait la curiosité. Alors qu’est-ce que ça a donné ?

    Eh bien tout d’abord, pour être intellectuel, ça l’était ! Un prof de littérature chahuté depuis vingt ans qui pète un câble, ça fait du grabuge. L’heure de la vengeance a sonné, et le bougre séquestre les deux cancres de sa classe pour leur donner un petit cours privé avec son accent so british. Manque de bol, solidaires avec les cancres malgré lui, le public doit lui aussi endurer la leçon et se bouffer du Hobbes, du Rousseau, du Golding et j’en passe.

    Torture, on valide aussi. Le passage forcé par les bancs de l’école peut déjà être considéré par certains comme une torture à part entière, mais on ne va pas en rester là. Car comment motiver de mauvais élèves, sinon à coups de marteau et de clous plantés bien profonds dans la chair ? Mais Monsieur Gale n’est pas sadique dans l’âme, du coup sa propension à imaginer de nouvelles tortures un tant soit peu originales était plutôt restreinte.

    TheIntruders

    The Intruders : Tanguy psychopathe (Olivier Eggermont)

    Après avoir nié les funérailles de son frère, esprit familial oblige, Anna se retrouve coincé chez elle avec trois cambrioleurs venus dérober tout son argent. Dit comme ça, on pourrait croire à « Maman j’ai raté l’avion 17 ». Mais c’est sans compter sur le fait qu’Anna souffre d’agoraphobie et ne parvient pas à sortir de la maison. Il faut dire que quand on a eu un papa qui n’a rien à envier à Marc Dutroux, il reste quelques séquelles. Très vite, les chasseurs vont donc devenir les chassés. Un peu comme si Bambi sortait une mitrailleuse pour défoncer cet enfoiré de chasseur qui a tué sa mère. Peu innovant, The Intruders n’arrive pas à surprendre. Le film n’est pas mauvais mais il passe comme la carrière footballistique d’Olivier Deschacht : sans éclat et sans gros accrocs. Dommage.

    tendon d'achille

    Un mercredi (raviolis) en salle 2

    Le programme de ce mercredi 6 avril en Ciné 2 est assez chargé : la folie démarre à 14h et ne se terminera pas avant 2h du matin. Au menu décérébré d’aujourd’hui :

    – Plongez Curtain (de Jaron Henrie-McCrea) dans une atmosphère so 80′ et axez votre attention sur un terrible rideau de douche à 14h
    – Marinez le tout d’une légende chinoise à base de Fille des Neiges et de Cristal Noir (Snowgir and the Dark Crystal de Peter Pau et Tianyu Zhao) à 16h30
    – Epicez joyeusement de combats chinois de marionettes. Arti : the Adventure begins (de Wen Chang Huang) réclame une vision 3D de la recette à 19h
    – Faites cuire moins de dix secondes et appréciez le monde post-apocalyptique de Second Origin (de Bigas Luna & Carles Porta) à 21h30
    – Soupoudrez le résultat de quelques pincées de vieilles légendes urbaines taïwannaises choquantes (TagLong de Wei-Hao Cheng) à 00h30

    Profitez bien de votre sanglante journée, bande de zombies pourris.
    En avril, on ne se découvre pas d’un fil. Sauf si c’est son tendon d’Achille.

     

    Ivan Sculier
    Ivan Sculier
    Journaliste du Suricate Magazine

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