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    BIFFF 2016 : Des nachos à Bollywood sur fond de Yodel

    Scherzo-Diabolico

    Scherzo diabolico, d’Adrian Garcia Bogliano (Ivan Sculier)

    Lorsque la séance de Scherzo Diabolico a débuté, la grande salle sonnait vide. Il était pourtant 18h30. Dommage, car la qualité du film qui nous attendait, quant à elle, était au rendez-vous.

    Aram est un subalterne né. Au boulot comme en couple, il peine à prendre le dessus. Mais à côté de ça, Aram a ses côtés sombres, et au fur et à mesure du film, ce pervers détraqué va laisser libre cours à ses fantasmes jusqu’à ce que la situation lui échappe complètement – bien sûr, cela aurait pu dégénérer davantage, mais le film satisfaisait tout de même nos pulsions.

    Parfois prévisible sans être cousu de fil blanc, le scénario nous trimbale du drame psychologique au film de vengeance en passant par quelques scènes bien glauques de séquestration. Et quand on croit avoir touché le fond, on découvre avec le sourire qu’il en restait encore sous le capot ! Pour les intellos qui se posent la question, le « scherzo diabolico », c’est un type de morceau joué au piano classique dont la particularité est de s’intensifier jusqu’à l’obsession. Quel rapport avec le film ? Ben la B.O., c’était du piano !

    The-Lovers_poster

    Cul Cul mystique, bague indienne et britanniques (Loïc Smars)

    Sorte de Pocahontas (mais en moins talentueux qu’Avatar) d’Inde Orientale (pas le même genre d’Indien), The Lovers est une histoire d’amour cul cul qui navigue entre passé et futur avec pour teinte de fond, une double bague pseudo-magique qui symbolise l’amour et sa puissance. Le tout avec Josh Hartnett et son petit bidon (voir la scène où il plong en apnée) et la sublime Bipasha Basu, vedette de Bollywood. On avait trouvé Roland Joffé légèrement mystique durant son interview en 2013 (à retrouver en cliquant ici), on le retrouve 2 ans après avec un film naïf, bourré de bons sentiments dégoulinants et un mysticisme indien peut intéressant. Pourtant, on avait envie d’y croire : les paysages sont superbes, les intrigues autour du comptoir des Indes et de la couronne britannique suscite l’intérêt, mais tout ceci n’est qu’un prétexte pour le délire de Joffé. Voici 20 ans qu’il tente de refaire un film digne de ce nom et qu’il enchaîne les déceptions.

    Attack-Of-The-Lederhosen

    Yodel et zombies (Loïc Smars)

    Attack of the Lederhosenzombies, c’est Dead Snow sans nazis (ou presque), mais avec des Yodel, des autrichiens bourrés, l’étrangement badass Rita (vieille autrichienne marinée au Schnaps qui dézingue du zombie) et une infection qui touche aussi les animaux. Y a de quoi gâcher la fête de fin de saison du station de ski.  Si le film n’a pas le budget d’autrez zomcom (comédies avec des zombies), le jeune réalisateur Dominik Hartl s’en sort finalement pas trop mal, grâce à un humour potache et bienvenu et une B.O. tonitruante (la Yodel Techno, y a que ça de vrai !). Au final, Attack of the Lederhosenzombies est un film taillé pour les ambiances survoltées des festivals fantastiques et les réactions du public : rythmes connus, meurtres bien trash, personnages étonnants et badass et durée de pellicule restreinte (1h17) pour ne pas avoir le temps de s’ennuyer. Une belle surprise venue de nulle part, comme Juan of the Dead, présenté au BIFFF il y a quelques années.

    Rotten-Link

    The Rotten link, de Valentin Javier Diment (Guillaume Limatola)

    Comme dans Blood island (aka Bedeviled, de Chul-Soo Jang), The Rotten link se présente plus ou moins comme la mise en place d’un slasher, à savoir un film explicitant les motivations du tueur jusqu’au moment fatidique ou la violence explose. Mais là où le film coréen réussissait son pari, en distillant une atmosphère très sombre aidant à faire vivre de l’intérieur le calvaire de sa principale protagoniste, le long-métrage de Valentin Javier Diment échoue. La faute incombe au manque flagrant de psychologie des personnages, et au choix d’une approche trop peu explicative, peu aidée par un manque flagrant de fond. Si quelques tentatives de subversions sont à dénombrer, leur prévisibilité et leur gratuité les rendent inoffensives. À trop construire sur du vide, The Rotten link finit par fortement amoindrir l’impact d’une dernière partie versant gentiment dans le gore, en la dépourvoyant de toute tension dramatique. Les très doués chargés de communication du BIFFF (promis les gars, je pense à vous si je me lance dans une campagne présidentielle !) nous faisaient miroiter du Haneke métissé avec du Tobe Hooper. C’est dire la déception que l’on a éprouvé à la vision de ce qui ressemble plus à du sous-Jean-Pierre Jeunet période Delicatessen (les idées en moins) qu’à autre chose.

    Fostering

    The Fostering : Fantom Do Brasil (Olivier Eggermont)

    Ah le Brésil, son football, ses plages et ses cérémonies de résurrections des morts. Parce que oui, contrairement aux clichés du cinéma d’horreur, le vaudou n’est pas l’apanage de l’Afrique. Alors quand un méchant esclavagiste tue le fils d’une grande gourou, ça va chier ! Parce que plusieurs centaines d’années plus tard, le bougre doit revivre sa mort tous les jours ainsi que celle de son fils qu’il a eu avec la gourou esclave. Ce dernier a été sacrifié à sa naissance par sa gentille maman pour protéger le sort jeté au méchant négrier. Ce n’est pas clair ? C’est normal. Bref, une centaine d’années plus tard, au pays de la Caïpirinha, un groupe de quatre adolescents (refrain connu) va venir réveiller tout ce beau monde. Même si l’histoire comporter certaines parties intéressantes, « The Fostering » pèche au niveau du rythme et pour certains moments clés. La fin se déroule sur un rythme effréné mais le film a du mal à démarrer. Alors ça ne fait pas aussi mal qu’un 7-1 face à des Schleus, mais quand même. Dommage

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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