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    BIFFF 2015 : un film mignon, un stressant, un naze et des courts bizarres !

    Comme dit précédemment, le BIFFF a gardé ses pépites pour la fin (mais rassurez-vous y a encore de la grosse daube tout de même). Dans la petite salle, quelques pépites sont à découvrir aussi.

    Le Wes Anderson hongrois ?

    Kultúra - Film - Liza, a rókatündér

    Liza, the fox-fairy est une sympathique histoire qui serait une sorte de mixte entre Wes Anderson et Amélie Poulain. Et à défaut de rendre ça insipide et copieur, Karoly Uji-Meszaros réussit une jolie histoire d’amour grâce à toutes ses trouvailles.

    On suit la vie de Liza, infirmière à domicile auprès de la veuve de l’ambassadeur du Japon : elle ne connait pas le monde extérieur, se passionne pour le Japon, chante des chansons de variétés du Soleil Levant avec son chanteur préféré en ami imaginaire, etc. Mais voilà l’ami imaginaire serait-il plus que ça ? Quand la vieille femme meurt, elle lègue tout à son infirmière qui se retrouve seule et tente de rencontre le monde, mais ne serait-elle pas une Fée Renarde, ces fées dans la mythologie japonaise qui voyait leurs prétendants mourir et se retrouver au fond des bois au bords du suicide. Mais comme toute malédiction, il y a toujours une solution !

    Voilà. Ce film a donné le sourire a beaucoup en sortant de la salle et ce n’est pas si courant au BIFFF !

    Mais où est ce foutu président ?

    the terror live

    Et vlan. Encore un film asiatique pour lequel je suis resté jusqu’au bout. Les deux de cette année atteignent le record complet de toutes les autres éditions. Comme pour Roaring Currents, je ne peux pas dire que j’adore ces films mais mon honnêteté et mon intégrité m’oblige à à avoue que ces deux œuvres sont pétries de qualités. Toutes personnes qui aiment le cinéma avec des yeux bridés se doivent de mater ces deux films.

    L’histoire est simple et efficace, comme la mise en scène. Un journaliste rétro-gradé à la radio se met à insulter un auditeur qui le menace de sauter un pont si on ne l’écoute pas. Pas de chances, le journaliste s’en fout et boum. Le mec au bout du fil veut qu’on parle d’un évènement tragique et que le président en personne s’excuse.

    Tout cela donne The Terror, live, un thriller haletant se déroulant entièrement dans une seule pièce dans les hauts étages du building de la chaîne. Le reste apparaissant dans les images du journal de la chaîne. La fin est en même temps plus faible et époustouflante. Les images sont saisissantes mais on aurait préféré bâcler plus vite le larmoyant.

    On se casse? Viy

    viy

    Nul. Pourtant ça démarrait bien avec une scène un peu comique, directement enchaînée sur une montage pour présenter le héros : un jeune cartographe britannique en quête de gloire.

    Puis ça part en une une vrille désastreuse. Le héros se pointe dans un petit village cosaque rempli d’alcoolos sexistes et nécrophiles, on suit une longue série de mornes péripéties, on tourne en rond un peu plus, et la fin sort des lapins-garous d’un chapeau convenu d’avance.

    Tous les méchants ont la coiffure et l’hygiène de Rémy, du coup c’est facile pour les reconnaître. Les gentils quant à eux sont bien propres sur eux et articulent quand ils parlent : si le film n’essayait pas de faire des rebondissement foireux, ça passerait mieux.

    Toutes les pitreries de ces imbéciles se passent en trois dimensions, donc préparez vous à ce qu’on vous jette des âneries au nez dès que le troisième assistant réalisateur (première caméra, deuxième équipe) se souvient qu’il est sensé « Maximiser la synergie des technologies nouvelles grâces aux informations sociales deux point zéro, ouvrant les marchés émergents à la pénétration démographique.com ». En gros on va vous en mettre « plein la vue », ça vient « directement du producteur ».

    Les blagues ont le bon goût d’être courtes et peu nombreuses, mais elles existent. On ne peu pas en dire autant pour le scénario qui confond le nombre de pages pour de l’action. Le film joue sur la frontière entre réalité et conte de fée, du coup on passe la moitié de son temps à se dire « et du coup, on s’en fout là ? ».

    Le tout est d’un « Bof » piteux, mais pas pitoyable ; ils ont du budget les coquins. Tout est passé dans les torches, fourches et figurants laids qui ne sont même pas foutus de lyncher une gueuse correctement. Dans le bon vieux temps on faisait ça avec une corde rêche et un tabouret branlant, ça marchait très bien. Bande de charrettes.

    La fin est un tas de fils narratifs oubliés et de divagations sans réponses. On ne comprend rien. Certains films sont comme une énigme qui aurait plusieurs réponses, Viy est comme plusieurs énigmes sans réponses, qu’on aurait passé au mixeur pour en faire un script. Et encore c’est généreux.

    (Ndlr : mais y a Uwe Boll qui traine quelque part dans la production ? Ca résumé toute la critique !)

    Court mais (pas toujours) trash

    court-mais-trash-logo

    Avant d’être une séance de minuit au BIFFF, c’est surtout un festival qui a déjà dix ans et qui chaque année livre son quota d’objets décalés et non-identifiés. Si on est d’abord étonné que les premiers ne soient pas vraiment trash, le choix d’ordre des courts respectent tout de même une avalanche calculée vers le mauvais goût. C’est amateur, parfois drôle, parfois nul mais dans tous les cas on est curieux de découvrir le tout. Petit récapitulatif des films qui nous ont intrigués.

    Kut Buitenlanders from outer space ! d’Edward J. Muller et Armand Biggs, se définit comme le premier SF en wallon. C’est aussi une éloge au non-jeu, au cheap, une parodie d’Ed Wood ? Le décalage entre les phrases en wallon et les sous-tires en français sont hilarants.

    https://www.youtube.com/watch?v=DkSYFaRFbIY

    Infernal Nun est un pochade anti-clérical de Roland Petrizza, qui est en fait une bande-annonce d’un film qui ne sortira jamais. Mais bon y a de la nonne, du sein, de la violence et il faut avouer qu’on serait bien curieux de découvrir le film en entier juste pour pouvoir gueuler dans les salles du BIFFF.

    https://vimeo.com/33034097

    Banana Motherfucker de Pedro Florencio et Fernando Alle avait déjà été diffusé au BIFFF, donc on est pas très surpris de cette attaque de bananes tueuses. On remarquera juste que le film est plus long et développe la folie meurtrière bananier hors de la jungle où elles sont découvertes. Typiquement un court pour le BIFFF et son public.

    https://vimeo.com/40850295

    Rester mince grâce à bébé de Fabien Rennet est lui par contre très très bizarre et malsain. Des images d’archives des années 70 avec des parents qui agitent des bébés dans tous les sens (gym de l’époque ?) qui sont utilisées pour faire la pub d’une méthode permettant de retrouver sa ligne. Les paroles des protagonistes étant redoublés pour faire passer le message voulu.

    https://vimeo.com/34293745

    Bricolons avec Madame Coucoune de Mathieu St-Onge vient tout droit du Canada et fut sûrement le plus malsain et bizarroïde. Imaginez un homme déguisez en vieille femme dégueu qui présente une émission de bricolage et qui finit par réaliser un vagin répugnant sur un nounours en peluche. Mais comme ça ne suffisait pas, le personnage le lèchera, sortira un god pour la pénétration et le sucer jusqu’à en vomir pour la lubrification.

    https://vimeo.com/60783160

    Sans être extraordinaire, cette soirée fut en partie conforme à nos attentes même si on espérait plus de choses trashs et immondes. Est-ce à cause de la fatigue ? Des bidons de Jean-Luc Maitrank ? Mais les autres furent soit moins marquant, soit plus nébuleux dans mon esprit mais sachez qu’il y avait aussi des courts avec des toilettes, un anus en dessin, des tire-bouchons qui font mal, des nichons, de la torture et des gens qui accouchent. A l’année prochaine, cette fois au festival Court mais Trash plutôt qu’en séance au BIFFF ?

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine
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