Comme dit précédemment, la programmation dans la salle principale n’était pas au top. Ce jeudi 16 avril a rattrapé une grosse majorité de ses déboires en livrant au public deux des films les plus intéressants du BIFFF.
On commence tout d’abord avec Another Frontier qui suit l’exode d’une femme et son fils vers le pays voisin, qui n’est pas en guerre. Pour ces réfugiées il existe un Eldorado, un No Man’s Land à atteindre. Quand ils sont enfin sélectionnés pour y entrer, la vérité n’est pas aussi rose car NML est aussi une émission de télé-réalité et il faut battre des records d’audience pour y rester et espérer remporter le précieux Visa.
André Cruz Shiraiwa n’a pas impressionné sur scène avant la séance, son film par contre, oui. Tout d’abord le concept est pertinent et tape où sa fait mal, sans concessions. De plus l’interprétation est impeccable. Et au BIFFF où parfois on enchaîne les nanars, c’est un vent frais de non-amateurisme qui souffle sur cette histoire. On ne s’embête pas une seule seconde et on entre dans le film dès les premiers instants. L’autre force du film est de dénoncer un concept voyeur tout en faisant mettant le public dans la situation qu’il dénonce. La mise en scène tend à prendre le spectateur du film l’égal du spectateur de cette télé-réalité pour mieux la dénoncer et faire prendre conscience que le public de cette infamie peut être n’importe qui. Seul bémol à cette petite pépite, une fin attendue et trop brute. Une fin plus frappante l’aurait faire basculer de film de qualité à grand film.
Mais si celui-ci était déjà favori avant même d’être diffusé, le suivant, Roaring Currents ne l’était pas. Encore un énième film historique sur l’Asie. Encore se taper un asiat’ long à en mourir et surjoué. Si surjoué il l’est parfois, si le kitsch caricatural asiatique est bien présent, Roaring Currents est en fait une énorme surprise. Racontant la résistance coréenne face à l’Empire du Soleil Levant, le film est surtout un prétexte pour d’énormes scènes de batailles navales entre une flotte décimée contre les 300 bateaux de la marine japonaise. Oui, un peu comme les 300 spartiates foutant une raclée au million d’hommes de Xerxès.
Quand on voit les moyens mis en oeuvre et la maîtrise technique de l’oeuvre, on comprend qu’il est explosé tous les records du box office coréen. Si comme moi, vous n’êtes pas fan de ce genre de films, vous ne vous battrez pas pour le (re)voir mais si par contre, le cinéma asiatique est une référence pour vous, foncez, vous ne serez pas déçus !