Julien Maury et Alexandre Bustillo étaient au BIFFF pour défendre devant le public leur nouveau film : Aux Yeux des Vivants. Béatrice Dalle c’est amené en dernière minute à la fête et le public a suivi. Nous en avons profité pour poser quelques questions aux duo de réalisateurs.
Comment vous êtes-vous inspiré pour réaliser les décors de votre film ?
Inconsciemment, nous nous sommes probablement inspirés de plein dʼautres films comme Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper. Mais ce nʼétait pas notre intention à la base, cʼest en lisant les critiques par après que nous avons fait le lien.
Cela dit, nous nʼavons aucun souci avec le fait de citer nos références. Nous sommes des cinéphiles avant tout.
Au regard du budget assez restreint, un peu moins de deux millions dʼeuros, avez-vous du vous brider ou éluder certaines scènes ?
Dans certaines scènes, cela fait partie de la lecture du scénario, c’est voulu. Nous voulions laisser planer le doute chez le spectateur.
Hormis cela, nous travaillons dans un genre qui est très codifié. Le public est un public de fans, de gens qui connaissent tous ces codes. Nous essayons dès lors de le surprendre, de ne pas le mettre sur des rails. Très souvent, surtout dans les slashers, on sait où lʼon va et on est dès lors très peu surpris. Nous détestons les films où l’on prend le spectateur pour un imbécile.
Nous nous sommes donc amusés à être très frustrants pour le spectateur pour lâcher les vannes à la fin seulement.
Concernant les budgets, il est clair que nous n’avons pas pu tourner certaines scènes qui figuraient dans le scénario définitif. Nous avons dû faire des choix sans pénaliser lʼidentification du spectateur aux personnages. Cela laisse évidemment une petite amertume mais nous avons réussi à garder l’essentiel.
Côté casting, Béatrice Dalle n’est plus une surprise en soi puisqu’elle avait déjà travaillé avec vous auparavant dans À l’intérieur et Livide. Par contre, Anne Marivin était beaucoup moins attendue dans ce registre. Comment l’avez-vous convaincue d’entrer dans le projet ?
Tout simplement en lui envoyant le scénario. Mais nous ne pensions pas à elle dès le départ. Beaucoup de réalisateur imaginent leurs personnages dans la peau de certains acteurs mais nous ne le faisons pas. Cʼest dangereux car si un acteur refuse votre projet, cʼest assez catastrophique.
Le rôle dʼAnne Marivin, nous lʼavions proposé à dʼautres actrices avant elle. Jusquʼau moment où notre directeur de casting lʼa évoquée.
Par après nous lʼavons rencontrée et le courant est bien passé. Cʼest important que lʼentente soit bonne car nous allions passer plus de trois mois ensemble.
Est-ce difficile de faire du cinéma de genre aujourdʼhui en France ?
Oui, bien sûr. Sur 300 films financés, seuls deux provenaient du cinéma de genre, Goal of the Dead et Aux Yeux des Vivants. En France, il y a peu de place pour ce cinéma comparé à lʼEspagne où, même si il nʼy a pas plus de productions et dʼargent, le public est là et les récompenses aussi.
Il nʼexiste par exemple pas en France des César technique.