De la Compagnie transhumance, mise en scène de Muriel Clairembourg, avec Luc Longton, Catherine Blanjean
Le 10 janvier 2015 à l’Espace Delvaux
Un grand garçon – chaussant tout de même du 43 – habillé avec sa tenue de pyjama suite au « petit accident » survenu plus tôt dans la journée, passe l’après-midi avec sa grand-mère. Luc, de son petit nom, n’est pas très enthousiaste à cette idée. Et il le manifeste à sa façon : il refuse d’entrer chez mamy: « tu viens ? Attends ! », refuse d’enlever ses chaussures,… « Tu viens ? Où ? Ici ! Là ? Non, ici ! Ici, c’est ici, là-bas, c’est là ». Heureusement, Mamy est patiente et pleine de ressource ! Et lorsqu’un gros chagrin se prépare, un petit coup de brumisateur pour pleurer comme tout le monde, et parce que tout le monde pleure. On dédramatise, on explore, on désobéit, on rigole, on se taquine, on s’insulte un peu, on s’ennuie aussi,…
Luc et sa grand-mère, de leur vrai nom Luc Longton et Catherine Blanjean, explorent ainsi en un spectacle de 45 minutes des thèmes propres à la petite enfance et des questions complexes et embarrassantes, comme la mort, l’espace-temps, les pipis au lit, l’amour maternel, … Et ce dans un décor sommaire, épuré, chimère d’un intérieur à tapis qu’il ne faut pas salir. La volonté est de focaliser l’attention des petits sur le jeu, et, indubitativement, cela fonctionne : Catherine et Luc font rire les petits et créer également l’interaction: « prends-la contrebasse ! », « mais non ! On t’a dit de pas bouger », « elle dort pour du vrai ? »,…
Luc et Catherine livreront ainsi une prestation saluée d’éloges par l’assemblée (âgée de 3 à 6 ans, faut-il le préciser) : « c’était très rigolo, hein », « c’était très bien », « il n’est pas très obéissant, hein ! », qui a visiblement fait fi de l’écart manifeste entre l’âge réel de Luc et celui de son personnage. En somme, une après-midi réussie aux ouïes dires du public concerné !
