De et avec Laurenc Bibot. Du 12 septembre au 20 octobre 2018 au Théâtre de la Toison d’Or.
En 2014 Laurence Bibot se lançait dans le stand up avec son spectacle Bibot Debout. Cette année, non seulement Bibot est de nouveau Debout, mais elle est aussi et surtout Distinguée.
C’est naturellement avec distinction que l’humoriste bruxelloise et, n’hésitons pas à le souligner, quinquagénaire (mais pas ménopausée pour autant !), partage avec nous certains aspects de sa vie. Bibot se sent vieille mais elle n’a pourtant rien perdu de son énergie, de ses mimiques incroyables et de son franc-parler.
Elle aborde sans détours les détails de l’intimité de son couple et de sa vie de famille, ses rapports encore conflictuels aux conseils de classe, sa carrière (de Miss Bricola à son rôle de mère de Guillermo Guiz dans Le Roi de la Vanne) et sa relation avec son agent, nous révèle sa passion pour les forums en ligne et sa collection d’affiches de chats perdus ainsi que ses souvenirs d’enfance traumatisants, et cela tout en prenant le temps de compatir avec les psys de Lasne.
Bibot ose tout et elle mime avec talent. La défécation, par exemple, n’a aucun secret pour elle. À ce propos, elle a prévu de faire chier son monde en maison de retraite ; et en ce qui concerne son enterrement, ce qu’elle veut, ce qu’elle attend de nous plus que tout au monde, sachez-le, est que nous soyons toutes et tous dévastés par le chagrin, que la douleur se lise sur nos visages, que les larmes creusent des sillons dans nos joues tremblantes.
Si elle assure ses arrières en écrivant des sketches sur la sécheresse vaginale que les frères Taloche ne pourront pas lui voler, elle prépare le terrain pour la nouvelle génération de l’humour. On retrouve ainsi en première partie de son spectacle Marie-Églantine (ou É-gland-tine, au choix), une jeune stand-upeuse originaire de Marche à l’humour noir, à l’historique de navigation douteux et qui maitrise l’imitation de la mouette comme très peu.
Un régal tant pour les croulants que pour les novices.
