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    Biblio+Picto : Joost Swarte, dans ses moindres recoins

    Scénario : Joost Swarte
    Dessin : Joost Swarte
    Éditeur : Dargaud
    Sortie : 17 novembre 2023
    Genre : Roman graphique

    Savez-vous qui est Joost Swarte ? Si comme nous, vous l’ignorez, Dargaud vous propose de découvrir celui qu’il présente comme un pilier de la bande dessinée hollandaise. Et si comme nous encore, vous vous méfiez du marchandising de la quatrième de couverture, il ne vous reste qu’à chercher sa page Wikipédia pour y apprendre qu’il est l’inventeur du terme la ligne claire, désignant le style hergéen. Rien que ça. Bon. Mais en matière de production, c’est moins alléchant : quelques séries éditées par Futuropolis et des publications dans Astrapi et Charlie mensuel. Pas de quoi en faire une rétrospective. Alors, Dargaud, pourquoi ?

    Auteur, illustrateur

    La réponse est dans l’album, analysée en deux points. Le premier, biblio, s’architecture autour de l’amour que porte Swarte aux livres et surtout à la mise en page qu’il réfléchit comme le dessinateur industriel qu’il est de formation. La planche devient un espace avec ses lignes de fuite, ses coins et ses replis. Le second, picto, est dédié à son travail de graphiste marqué par le sceau du Bauhaus et du mouvement De Stijl. Bref, ce n’est pas tant le bédéiste qui est mis à l’honneur, mais l’explorateur qui a su infiltrer différents cercles de la sphère artistique. Swarte est un auteur, mais il sait aussi se faire illustrateur notamment pour le New Yorker, maître-verrier et architecte.

    Un style affirmé

    Toujours sur la quatrième de couverture, on peut repérer qu’il s’agit « d’un livre construit comme un objet dans lequel on se perd et qu’on déplie sans fin ». De nouveau, c’est peut-être un peu exagéré. Ce n’est pas plus un livre de pop-up, qu’un Perec. Il s’agit surtout de l’apologie d’un artiste qui accorde, relativement, assez d’importance à la construction d’espaces dans ses propres dessins. La forme de l’ouvrage compilatoire, elle, reste conventionnelle. Elle se trouve moins du côté de la recherche que de celui de la clarté. Pour autant, on découvre un artiste polyvalent au style affirmé, croisement entre Rietveld et Willy Vandersteen, dont certaines propositions nous séduisent. Sa série « Lire tue », inspirée des avertissements que l’on retrouve sur les paquets de cigarettes est ingénieuse. Tout comme ses vignettes sur le désespoir du livre à la recherche du parfait lecteur. Les deux préfaces qui installent les chapitres peinent, par contre, à nous convaincre. Au mieux, elles semblent meubler l’espace du livre. Si Swarte est une belle découverte (ou peut-être, pour vous, une vieille connaissance), l’ouvrage qui lui rend hommage n’est peut-être pas tout à fait à la hauteur de ses promesses.

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