Beverly Hills Cop: Axel F
de Mark Molloy
Comédie
Disponible sur Netflix
Quarante ans après sa première apparition dans le rôle d’Axel Foley, Eddie Murphy reprend du service pour un film hommage qui reprend en grande partie la structure du film originel. D’ailleurs, comme les quatre films de la série sont disponibles sur Netflix, j’encourage tout le monde à revoir la première trilogie, les souvenirs que l’on peut avoir d’un film dépendant en grande partie de l’état d’esprit dans lequel on se trouvait lors de sa première vision.
Beverly Hills Cop: Axel F vaut-il l’original ? Tout dépend du point de vue, mais au jeu des sept erreurs, le nouvel opus n’a pas à rougir face à son aîné. Petite revue des similitudes et différences sur les traces d’un flic de Détroit toujours aussi à l’aise en Californie.
Reprendre les vieilles recettes
Les premières minutes d’un film sont cruciales pour donner aux spectateurs des éléments de contexte, pour leur montrer l’univers dans lequel les protagonistes vont évoluer durant les deux prochaines heures. Et si certaines introductions de film sont iconiques, comme celles des James Bond, véritable film dans le film qui plonge directement le public dans l’action, beaucoup de films des années 80, et notamment Beverly Hills Cop, proposaient un long plan séquence, une immersion dans les villes, souvent décrépies, touchées par une certaine désindustrialisation et une pauvreté endémique.
Premières scènes et premiers moments de nostalgie où l’on découvre le quartier d’Axel F, tout comme dans Beverly Hills Cop, la pauvreté mais également la solidité de la communauté. Et tout comme dans l’épisode originel, on rappelle aux spectateurs la nature fantasque de ce flic d’exception avec une poursuite mémorable à travers la ville – le camion contenant des cigarettes du premier étant remplacé par un chasse-neige – qui se termine comme toujours par les remontrances du supérieur d’Axel et une facture salée pour la ville de Détroit.
Tenter d’insuffler un peu de changement
Et la ressemblance ne s’arrête pas là, le retour d’Axel F à Beverly Hills étant à nouveau l’occasion de voir le décalage entre le mode de vie californien et celui des grandes villes, même si la présente œuvre nous donne l’impression que la ville et ses excentricités sont des ressorts comiques utilisés de manière plus franche qu’auparavant.
Et l’on pourrait continuer la comparaison encore longtemps, la structure narrative de Beverly Hills Cop: Axel F étant la même que celle de son glorieux ancêtre – cabotinage et one man show de la part d’Eddie Murphy, identification immédiate du méchant,… – la seule différence notable étant l’introduction de sa fille dans l’équation.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Beverly Hills Cop: Axel F est clairement un film destiné aux nostalgiques de la franchise, celui-ci utilisant les mêmes ressorts narratifs que les précédents épisodes et titillant encore plus l’âme retro des spectateurs en proposant une bande-son très axée eighties.
Bien entendu, des critiques fuseront sur l’authenticité de celui-ci, sur l’intérêt d’ajouter un épisode à une trilogie qui en son temps avait déjà tout dit. Mais après avoir revu l’original, je pense pouvoir dire qu’il ne faut pas bouder son plaisir : oui, Beverly Hills Cop: Axel F est différent, Eddie Murphy est devenu plus sage, mais il tient toujours le film à bout de bras, rien n’ayant changé de ce côté-là en quarante ans… et oui le film est toujours cousu de fil blanc, l’intérêt de celui-ci se trouvant dans le jeu des acteurs…
Difficile de dire s’il trouvera son public, auprès des nouveaux cinéphiles comme des anciens fans. En tout cas, j’ai passé une bonne soirée en le regardant, plus qu’en revoyant l’original, qui semblait avoir un peu vieilli.