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    Bêtes d’orage, un one-woman-show hétéroclite et déjanté

    Toi aussi tu t’es déjà demandé dans quel cul tu avais bien pu fourrer ton amour propre ?
    (Cécile)

    Elle est là, elle débarque de nulle part et déjà elle s’adresse à son régisseur directement et sans gêne. Derrière des faux airs de spectacle d’impro, Macha Siokos nous livre un one-woman-show des plus hétéroclites. Documentaire sur les insectes, slam, souvenirs d’enfance en dialogues mimés avec sa grand-mère, lettre à sa petite, twerk… Le spectacle semble avoir été écrit en écriture automatique ! Scénario surréaliste, voire déjanté, à peine a-t-on le temps de se demander si Cécile tient plutôt de la sale gosse ou de la tendre enfant, qu’elle a apprivoisé son public… et c’est tous les gradins du Théâtre de la Vie (complet pour la première) qui rigolent avec elle !

    Le but c’est de tenter, de jouer avec ce qui vient des tripes et de tout mettre sur scène. Les lieux communs sont là, dans les cadres photos parsemés de petites bestioles noires, dans les bruits de la mer qui sortent presque par magie du micro déposé au sol, dans le rire d’une grand-mère un peu aigrie… Macha Siokos s’empare de ces images et cette nostalgie pour créer la métaphore idéale, pour se réinsérer dans la chaine, car même la plus petite des bestioles a une utilité fondamentale quelque part, pour la pollinisation de cet arbre, en Australie, elle est là, elle nous prévient de l’orage qui arrive, elle reste collée qu’on le veuille ou non.

    Le risque, quand on n’a qu’1h15 pour tout dire, pour tout expérimenter, c’est de finir par ne rien dire du tout. Bêtes d’orage ça pourrait être ça, un spectacle juste pour le plaisir, finalement un peu comme le twerk. Pourtant, il y a ses rêves étranges qui nous dégoutent un peu, et cette émotion communicative quand elle nous parle de sa petite… Il y a quelque chose à saisir de ce trio, de Cécile, mais aussi de sa grand-mère et de sa petite, quelque part assises au milieu de nous.

    De la conception à l’interprétation, Marie-Charlotte Siokos, aka Macha, porte le projet de Bêtes d’orage (texte édité chez Sales gosses éditeurs). Pour la mise en scène, elle fait appel à Sybille Cornet pour un travail commun. Macha a fait partie de la compagnie Treize-C pendant dix ans, du Conservatoire de Lille pendant deux ans et quatre ans d’Arts2 (École supérieure d’art dramatique de Mons). Elle a notamment joué pour Christophe Sermet (Seuls avec l’hiver), Valentin Demarcin (Jean Jean, La Conjuration d’Apollon), Lara Ceulemans (La Beauté du désastre), Frédérique Lecomte (Vita siyo muchezo ya watoto). Elle est actuellement en création pour le spectacle jeune public La Reine de Vinise, mis en scène par Pauline Gillet Chassanne avec le compalectif « Le Double menton ». Elle a également créé une compagnie avec ses ami.es, avec qui elle a créé le spectacle jeune public Sonate en Zi Zémol.

    Bêtes d’orage, c’est un spectacle génial, un début de saison réussi, une soirée formidable.

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