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    Behind the curtain, dans l’univers surréaliste de Thomas Lerooy

    L’exposition Behind the curtain aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) présente pour la première fois les peintures de Thomas Lerooy, associées à des sculptures en bronze d’oiseaux. Inspiré de plusieurs courants artistiques, entre le surréalisme dans la composition et le réalisme dans la technique, l’artiste nous invite dans un univers où le ressenti prime.

    La série de peintures à l’huile joue sur la notion de dualité, de contraste, souvent présent dans certains grands courant de l’histoire de l’art. Dans ce cas précis, Thomas Lerooy évoque la mort et l’éternité, le beau et le laid, l’ordre et le chaos, sans néanmoins les opposer. Les tableaux sont exécutés en petit format, avec une technique assez réaliste, rappelant les tableaux de René Magritte ou James Ensor. Ici, le plus important ce n’est pas de comprendre l’œuvre mais de la ressentir, qu’elle suscite quelque chose chez le spectateur.

    Quelques œuvres en détail

    The two of us combined joue sur la superposition et l’effacement. L’image de l’enfant posant de manière classique est modifiée par l’image d’un crâne peint en premier plan, générant une déformation du regard de l’enfant. Le tableau à un aspect surréaliste et peut également faire penser au courant des symbolistes – il joue avec la représentation de la mort. L’œuvre peut créer un léger de sentiment de malaise, à l’image des représentations classiques de crânes dans les vanités.

    Thomas Lerooy, The two of us combined, huile sur toile, 2018. © Thomas Lerooy et Rodolphe Janssen, Bruxelles. Photo : HV Photography
    Thomas Lerooy, The two of us combined, huile sur toile, 2018. © Thomas Lerooy et Rodolphe Janssen, Bruxelles. Photo : HV Photography

    Le surréalisme étant une des influences de Thomas Lerooy, Viewpoint fait directement penser au plus connu des peintres surréalistes belges : René Magritte. Différents éléments permettent d’évoquer un lien entre les deux artistes. Premièrement, le rideau, tiré sur le tiers de la peinture, semble protéger la femme du regard du spectateur, à l’inverse de Décalcomanie de Magritte où le rideau est découpé et laisse passer le regard du spectateur. Autre élément intriguant du tableau : en haut à droite, un triangle blanc semble signifier que le tableau se décolle. La scène qui implique deux personnages est intime, le spectateur n’y a pas sa place, la scène est sur le point de se terminer et va finir par disparaitre.

    Thomas Lerooy, Two is a pair, huile sur toile, 2019. © Thomas Lerooy et Rodolphe Janssen, Bruxelles. Photo : HV Photography
    Thomas Lerooy, Two is a pair, huile sur toile, 2019. © Thomas Lerooy et Rodolphe Janssen, Bruxelles. Photo : HV Photography

    Des références à trouver

    Concernant les autres tableaux exposés, les références sont variées et libres d’interprétations.

    La pomme et la flèche font par exemple penser à l’histoire de Guillaume Tell, et la tête du personnage, renversée et tenue par le cou, évoque une scène de décapitation dans An apple a day. Dans Behind the curtain, la transparence de la jupe laissant apparaitre un ciel bleu s’inscrit dans l’esprit des tableaux de René Magritte, comme le lien entre les fruits et le visage féminin dans Two is a pair.

    Thomas Lerooy, An apple a day, huile sur toile, 2019. © Thomas Lerooy et Rodolphe Janssen, Bruxelles. Photo : HV Photography
    Thomas Lerooy, An apple a day, huile sur toile, 2019. © Thomas Lerooy et Rodolphe Janssen, Bruxelles. Photo : HV Photography

    En conclusion, l’exposition Behind the curtain invite le spectateur à chercher les références qu’il connait tout en contemplant les œuvres, à la technique précise et aux couleurs vives. Dans l’œuvre de Thomas Lerooy, l’importance est donnée au ressenti. Comme le dit l’artiste lui-même :

    Dans chaque œuvre, j’essaie de donner voix et espace à ce qui veut parler – de donner forme à l’arrière sens.

    Infos pratiques

    • Où ? Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 3 rue de la Régence, 1000 Bruxelles.
    • Quand ? Du mardi au vendredi de 10h à 17h et le weekend de 11h à 18h, du 23 avril au 18 août 2019.
    • Combien ? 10 EUR au tarif plein. Divers tarifs réduits disponibles. L’accès à l’exposition est gratuit à l’achat d’un billet pour la collection permanente.
    Anaïs Staelens
    Anaïs Staelens
    Responsable de la rubrique Arts/Expos Journaliste du Suricate Magazine

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