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    Beauté cachée, drame ou conte fantastique ?

    Beauté cachée

    de David Frankel

    Drame

    Avec Will Smith, Kate Winslet, Keira Knightley

    Sorti en DVD/Blu-Ray le 3 mai 2017

    Howard Inlet (Will Smith), figure emblématique du monde publicitaire, n’est plus que l’ombre de lui-même depuis qu’il a perdu sa fille de six ans. Depuis, il passe ses journées dans les bureaux de son agence à empiler des dominos. Cela a pour conséquence de faire chuter les chiffres de sa société, qui bascule doucement vers la faillite. Pour contrer cette fatalité, trois de ses collaborateurs décident de le faire suivre par une détective privée. Cette dernière va découvrir que Howard écrit des lettres à l’Amour, au Temps et à la Mort. Son associé et ami, Whit Yardsham (Edward Norton), engage alors trois comédiens pour incarner ces trois piliers et sortir Howard de son mutisme.

    Beauté cachée (Collateral Beauty) fait partie de la longue liste des films ayant pour sujet le deuil. Celle-ci se divisant elle-même en deux catégories : le deuil d’un adulte (parents et conjoints) et le deuil d’un enfant. Si la première alterne souvent le drame et la comédie, la seconde est plus délicate à traiter. De fait, alors que le film de deuil s’évertue à trouver une issue positive à la douleur, la disparition d’un enfant ne permet jamais au protagoniste d’en sortir indemne.

    Ce constat, David Frankel (Le Diable s’habille en Prada) aurait dû s’y fier avant de s’attaquer à Beauté cachée. Et pour cause, le cinéaste tente à longueur de bobine d’éviter les pièges du pathos et de la redondance. Pour ce faire, il utilise tous les artifices du septième art, que ce soit l’alternance de l’humour et de la tragédie, l’utilisation symbolique de la période de Noël, le flirt avec le fantastique ou encore la mise en avant d’un casting cinq étoiles. C’est un fait, David Frankel s’est un peu emmêlé les pinceaux dans la palette des genres et s’est dès lors davantage appuyé sur ses comédiens pour amener de la consistance et de la cohérence à un récit qui en manque cruellement. Pari gagné de côté-là puisque Kate  Winslet, Edward Norton, Helen Mirren et Keira Knightley apportent une réelle profondeur à leurs personnages et, de facto, à l’histoire elle-même.

    En résumé, Beauté cachée n’est ni un drame, ni une comédie, ni un conte fantastique, mais est un peu tout à la fois. Un creuset des genres qui engendre de l’incohérence et provoque un sentiment d’égarement du spectateur. Toutefois, les joutes verbales entre les acteurs, de même que certaines idées bien amenées, plaident en faveur de ce film.

    Matthieu Matthys
    Matthieu Matthys
    Directeur de publication - responsable cinéma du Suricate Magazine.

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