Bâtard
scénario et dessin : Max de Radiguès
éditions : Casterman
sortie : 07 juin 2017
genre : aventure, humour
May et son jeune fils Eugène ont participé à un énorme casse, 52 banques ayant été braquées simultanément. Poursuivis par de mystérieux tueurs, leur cavale commence…
Il n’est pas anodin que l’action de Bâtard se situe aux États-Unis, tant l’album s’inspire de tout un pan du polar américain. Que ses influences soient tirées de romans ou de long-métrages, elles n’en sont pas moins digérées. La liberté de ton de l’auteur et son découpage dynamique lui permettent en effet de réellement apporter sa touche. Son dessin, précis et tout en rondeur, atténue quant à lui quelque peu la violence du récit et permet de se focaliser sur l’aspect road movie de l’album, ainsi que sur la relation assez touchante entre les deux personnages principaux. Mus par leur instinct de survie, ils n’en attirent pas moins la sympathie, que ce soit celle des différents protagonistes qu’ils rencontrent ou celle du lecteur. Et des rencontres, il y en aura, bonnes comme mauvaises.
Le rythme mouvementé de l’album est ses nombreux rebondissements trouvent possiblement leur source dans le fait qu’à la base Bâtard a été prévu pour une publication en fanzine, sur 16 numéros. De quoi permettre à Max De Radiguès de livrer une œuvre nerveuse et resserrée, ce qui ne donne que plus de force aux différents moments plus intimistes, mais dessert légèrement la globalité du récit, en donnant une impression d’éparpillement. Cela peut notamment s’expliquer par le fait que le titre de la bande dessinée renvoie à un terme utilisé à de multiples reprises pour désigner Eugène. Il n’est alors pas étonnant de constater que l’album opère un glissement sur toute sa durée pour finir par en faire le personnage principal de l’histoire. Une bonne idée au demeurant, même si la principale conséquence de ce choix et l’abandon sur le bas-côté de quelques intrigues secondaires. Cet état de fait ne gâche cependant en rien la lecture d’une aventure au demeurant fort entraînante.