Titre : Barré
Auteur : François Clapeau
Editions : J’ai Lu
Date de parution : 17 février 2021
Genre : Policier
Après Damage Control et Playoffs, Barré est le troisième roman de François Clapeau, journaliste spécialisé dans le domaine de la santé. Dans ce huis clos hospitalier, l’auteur immobilise son enquêteur principal sur un lit d’hôpital afin de changer la perspective et nous offrir un polar plus cérébral.
Au moment où il s’apprête à arrêter un braqueur de bijouteries, le lieutenant Donat Vigier est frappé par le syndrome de GuillainBarré, une maladie autoimmune qui plonge le patient dans une paralysie progressive et le plus souvent réversible. Sur son lit de réanimation, Donat est prisonnier de son propre corps. Il doit pourtant stopper l’errance meurtrière de l’inquiétant braqueur, alors qu’un autre danger le menace insidieusement jusqu’à la porte de sa chambre d’hôpital.
Partant d’une idée de départ assez originale, l’auteur n’arrive malheureusement pas à ses fins, la tension n’étant jamais assez importante pour nous faire frissonner. Si celui-ci arrive à décrire avec précision la situation du policier et dès lors pose efficacement les bases de l’intrigue, tout semble trop simple et superficiel par la suite, le lieutenant Vigier fournissant à ses collègues des indices décisifs, sans processus de réflexion apparent.
D’autre part, au lieu de se concentrer exclusivement sur son héros et les bonnes trouvailles du scénario comme sa paralysie et donc sa vulnérabilité – ses hallucinations et par conséquent son manque de crédibilité -, l’auteur multiplie les intrigues sans lien apparent entre elles, laissant ainsi la pression retomber entre chaque chapitre.
On se retrouve dès lors face à un récit qui se laisse lire avec plaisir, mais dont le scénario est malheureusement sous-exploité. On comprend très bien où l’auteur voulait en venir et on peut très bien s’imaginer sur base de certaines scènes, un thriller haletant ; néanmoins, sur la durée, il manque encore à François Clapeau quelques ficelles scénaristiques qui provoqueraient à ses lecteurs une montée d’adrénaline.