« J’ai fait un disque qui me ressemble » confie Baptiste Giabiconi à propos d’ « Un homme libre ». « J’ai voulu qu’il soit entièrement en français pour répondre au public qui a pris le temps de me suivre ». Et des fidèles, il en compte par milliers, depuis l’époque où il a raccroché sa tenue d’ouvrier dans une usine d’aéronautique de Marignane pour tenter sa chance à Paris. Volontaire, passionné, le jeune homme n’a vraiment rien d’un Rastignac. «Je suis fier de mes origines modestes. Mais j’ai éprouvé le besoin d’aller voir ailleurs. A l’école déjà, je regardais par la fenêtre » se souvient-il. « J’aime me lancer des défis et je n’ai pas peur de me tromper, de prendre des risques ». La musique il y pensait déjà adolescent : « A 16 ans, j’ai passé le casting de Nouvelle Star. Mais ce n’était pas mon heure ! ». Sans renier « Oxygen », l’album électro-pop produit par Be 1st music, et commercialisé via un label participatif, il avoue s’être beaucoup investi dans ce second opus, aux accents pop. « J’ai écrit 10 textes sur 14 en abordant des thèmes qui se rapprochent de ce que j’ai pu vivre depuis mon arrivée ici en 2007». Des histoires d’amour comme « Je te aime » dont les puristes ne manqueront pas de souligner une petite licence avec la syntaxe ! « Je cherchais une manière un peu plus fun de le dire. C’est ce qui me touche, par exemple, chez Renaud » explique-t-il. Plus grave, la chanson « Mon ange » évoque le manque, la douleur lancinante qui suit la disparition d’un être cher. Et même s’il glisse dans l’écologie pour « Le monde sera vert », il le fait avec légèreté, une confiance évidente en l’avenir. Pas question pour Baptiste de jouer les démiurges ou les donneurs de leçons. Pourtant, des leçons, il en a tiré quelques-unes de ses années de mannequinat. « J’ai fait de belles rencontres comme Karl Lagerfeld et je me suis senti privilégié. Mais je savais bien que tout cela était éphémère. La mode m’a collé une étiquette qui ne me correspond pas. J’ai dû me justifier bien souvent ».
Sincère et généreux, le verbe juste, sa tête de « beau gosse » bien vissée sur les épaules, le jeune homme semble à mille lieues de l’image lisse et glacée renvoyée par les couvertures de magazines.
De ses années passées à travailler en usine, Baptiste a conservé le goût de la simplicité, de l’authenticité. C’était son vœu pour « Un homme libre ». Des chansons originales qui ont vu le jour dans le home-studio de Johan, un jeune guitariste. «Il m’a proposé d’écouter des morceaux qu’il avait composé de son côté et il m’a encouragé à écrire». Petit à petit, la connivence artistique se transforme en amitié et l’idée d’un album commence à germer. Un album auquel ont également collaboré des auteurs-compositeurs comme Lionel Florence, Rubin Tal, Gioacchino et Jacques Vénéruso.
Bien ancré dans son époque, Baptiste s’inscrit dans la veine de la nouvelle scène de la variété française : «Je me considère comme un chanteur d’aujourd’hui. Mais j’ai grandi en écoutant des artistes qui m’ont fait aimer les textes et les belles mélodies ».
« Je ne voulais pas de reprises ni d’artifices » ajoute-t-il. « Nous avons laissé certaines choses à l’état brut pour garder une petite magie. Aucun risque, car à l’écoute des morceaux qui composent l’album, on se laisse gagner par le charme presque voulzien de « Fille d’hiver », la mélodie acidulée et joyeuse de « Elle est celle », ou la vérité de « C’est ta route ». Une chanson sur l’amour filial dans laquelle une mère (ou un père) dit à son fils : « Le monde est à toi et il est l’heure… »