Ecrit, mis en scène et interprété par Alenka Chenuz et Amélie Vidon. Au Théâtre Transversal à 16h10 du 7 au 25 juillet (relâche les 12 et 19 juillet).
Dans une société où la parole se libère de plus en plus et où la sexualité quitte progressivement le domaine du tabou, les sujets liés au sexe reste encore trop souvent dans l’ombre. La masturbation notamment, acte pourtant banal qu’un grand nombre de personne exécute dans l’intimité, demeure quelque peu secret. Et si on en parlait ? C’est le défi que se lancent Alenka Chenuz et Amélie Vidon dans leur spectacle, parce qu’après tout, Y a pas de mal, bien au contraire.
Le décor est presqu’inexistant, bien que quelques accessoires seront rajoutés de temps à autre, et notamment à la fin du spectacle. Mais ce décor fantôme, elles en jouent, et cela fait même partie intégrante de la pièce. Le quatrième mur est presqu’inexistant dans la mise en scène proposée, et c’est tant mieux, cela rajoutant un caractère de confidence et mettant les spectateurs à l’aise. Cela convient tout à fait au thème abordé.
Le spectacle commence dès notre entrée dans la salle, Alenka Chenuz et Amélie Vidon nous accueillant comme de vieux amis, se souciant de nous, s’assurant que nous n’ayons pas trop chaud, ou trop froid. Tout en attendant que chacun s’installe, elles s’activent et nous saluent, Amélie nous tire nos premiers rires avec sa maladresse tandis qu’Alenka enchaine avec ses explications doubles voire triples sur ses histoires de costumes, de musiques ou de lumières. Au fur et à mesure de la pièce, elles nous livrent des témoignages comme si nous étions un groupe de parole dédié au sujet de la masturbation, nous offrant une prestation détendue qui nous met directement à l’aise. Ces confessions sont entrecoupées de scènes lufoques qui ne manqueront pas de provoquer rires et sourires. Si ces scènes semblent parfois prendre un peu trop le dessus sur le thème de la pièce, nous ne pouvons qu’applaudir l’énergie joyeuse et le beau jeu tout en folie des deux actrices, qui paraissent très complices et naturelles.
Si la folie absurde des deux comédiennes prend parfois un peu trop le pas sur le thème de la masturbation, par leur énergie et leur joie de vivre, dans Y a pas de mal Alenka et Amélie brisent vite le tabou pour mettre le spectateur à l’aise, un pur moment de plaisir. N’hésitez pas à aller écouter leurs confidences farfelues car comme ce spectacle l’indique, y a pas de mal.