Ecrit et mis en scène par Michel Lopez, avec la Compagnie Martin Tap’s et Jenny Lorant et/ou Mané Bischof au chant. Au Théâtre Les 3 soleils – Buffon à 16h25 du 7 au 29 juillet (relâche les 11, 18 et 25 juillet).
En 1944, un soldat américain débarque en Normandie et rencontre une jeune française. La guerre les rapproche, mais sa fin les sépare. 75 ans plus tard, en 2019, le journal télévisé de France 2 rencontre le vétéran. Ce dernier ne s’est jamais séparé de la photo de son ancien amour français. France 2 réalise alors un souhait de longue date et va permettre une rencontre après 75 ans. Le 10 juin 2019, le journal sort le reportage « Ils se retrouvent 75 après » et émeut la France entière. Michel Lopez reprend ce sujet pour en faire un spectacle haut en couleur alliant claquettes et chant.
La mise en scène est ingénieuse avec des enchaînements fluides et des décors convertibles astucieux, rien n’est laissé au hasard. Le reportage dont est inspiré la pièce est projeté à divers moments et en parallèle, l’histoire de la rencontre entre le soldat américain et la jeune normande nous est présenté tout en musicalité. Les chorégraphies et les musiques sont en adéquations avec l’histoire, tantôt plus rudes pour des passages de guerre, tantôt plus doux ou joyeux pour des passages plus gais. Les costumes sont également bien pensés afin que le spectateur puisse bien identifier à quels protagonistes il a affaire.
Sur scène, la Compagnie Martin Tap’s nous offre une performance impressionnante qui ne nous laisseront pas indifférents, provoquant applaudissements et bravos entre chaque scène. Si certains passages dansants nous semblent parfois tirer un tout petit peu trop en longueur, titillant notre curiosité quant à la suite de l’histoire, le plaisir d’admirer les danseurs nous la fait bien vite oublier. Les quelques dialogues sont parfois drôles, parfois touchants, parfois tristes, mais toujours en accord avec l’histoire. Le titre prend également tout son sens lorsque nous découvrons les petits détails intégrés joliment dans cette pièce.
Mais les danseurs ne sont pas les seuls en reste et la chanteuse, ici Jenny Lorant, ne se laisse pas distancer. Avec ses mimiques provocantes, sa voix pleine qui laisse la place à la douceur quand c’est nécessaire, et un souffle impressionnant, elle se place presque en conteuse en accompagnant de ses chants les différentes scènes. Si nous regrettons parfois de ne pas bien saisir toutes les paroles, cela reste toujours un plaisir de l’écouter.
C’est une belle complémentarité que nous offre la Martin Tap’s Compagnie et Jenny Lorant dans cette mise en scène astucieuse de Michel Lopez. Avec justesse et émotion, non sans nous tirer quelques larmes, cette représentation de Swing gum retrace joliment et avec peps la réunion de deux amoureux réunis par la guerre puis séparés par elle.