De Marc Fayet, mise en scène de Delphine Piard, avec Ariane Mourier, Olivier Claverie, Bruno Paviot, Maud Le Guenedal. Au Théâtre des Béliers à 15h35 du 7 au 29 juillet. (Relâches les lundis)
Plus de cent ans après son exécution, Mata Hari continue d’intriguer. Qui était-elle derrière tous ses mensonges ? Une femme vénale ou une femme avide de liberté ? Une véritable espionne ? Pour la France ? Pour l’Allemagne ? Si on ne saura jamais vraiment qui était Margaretha Geertruida Zelle, dite Mata Hari, la pièce prend le parti de voir en elle une victime des hommes qui n’ont plus supporté sa liberté et de l’armée qui avait besoin d’une victime à un moment difficile de la guerre où il fallait remotiver les troupes et la population.
Le texte de Marc Fayet explore la vie de Mata Hari de son arrivée à Paris en 1905 jusqu’à son procès pour trahison en 1917. D’un côté, on assiste à l’instruction effectuée par le capitaine Pierre Bouchardon, de l’autre, on replonge dans les moments de sa vie publique qui l’ont amené devant le tribunal militaire français : sa vie personnelle, les rencontres avec les hommes qui la renieront ensuite, sa carrière, ses différentes opérations d’espionnage pour les deux camps ennemis, etc. L’histoire nous montre à quel point, le commandement militaire français avait besoin de la condamner et à quel point, les hommes qui l’ont aimée ou entretenue l’ont laissée tomber au moment où elle en avait besoin.
Si le message résolument féministe du projet est plutôt intéressant, ce spectacle est aussi intéressant d’un point de vue qualitatif ! Les décors et costumes sont superbes, l’histoire est passionnante mais la plus grande force du projet est l’interprétation. Arian Mourier semble habitée par son personnage et retranscrit à merveille le charisme et l’ambiguïté de Mata Hari ; Olivier Claverie est un parfait contre point dans son rôle de magistrat miliaire ; Bruno Paviot et Maud Le Guenedal se glisse avec un plaisir manifeste dans les différents seconds rôles nécessaire à la l’histoire.