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    [Avignon OFF 2022] Un petit bout de tout à l’Espace Alya

    De Michèle Albo, mise en scène de Raymond Yana, avec Michèle Albo, Daniel Volny-Anne et Raymond Yana. À l’Espace Alya à 17h20 du 7 au 27 juillet (relâches les 12, 19 et 26 juillet).

    Le Petit Chaperon Rouge, comme à son habitude, rencontre le loup. Et puisque l’histoire est écrite ainsi, elle doit porter des galettes et un petit pot de beurre à sa mère-grand, tandis que l’animal assaillant doit lui proposer de course pour finir par manger la petite et sa grand-mère. Seulement, Le Petit Chaperon rouge en a marre d’être mangée. Et si le loup a faim, une bonne galette fera l’affaire. Le conteur, gardien des livres ne le voit pas de cette oreille et leur interdit de changer les choses. Trop tard, l’envie est trop tentante, le changement est déjà lancé. Nos deux protagonistes vont donc voyager de conte en conte pour changer les histoires et permettre aux différents personnages de mieux s’en sortir.

    L’idée de base d’un petit bout de tout est excellente. Revisiter les contes pour permettre une meilleure vie à certains et certaines. Le petit Poucet ne peut-il pas être peureux et laisser ses frères se faire dévorer par l’ogre ? Et si la belle au bois dormant ne se faisait pas réveiller par l’habituel prince ? Quelle riche idée !

    Malheureusement, le concept s’arrête là. Si les prémisses sont alléchants, ce que le spectacle propose n’est pas très réjouissant. On espère une réelle rébellion des personnages, une évolution des pensées et une belle originalité. Déception. La belle au bois dormant garde ce besoin absolu de se marier avec le premier inconnu qui la réveille. Blanche Neige (qui est devenue rousse) cherche également le premier prince qui passe. Et les autres personnages ne cherchent pas plus loin leur liberté de nouvelle vie. Dommage.

    Les marionnettes sont très belles et très bien faites et voyagent dans ce décor d’immenses livres et d’objets magiques. Les voix des héros sont très appréciables pour les rendre plus vrais et plus fantasmagorique. Avec tout de même un questionnement : pourquoi le prince de Cendrillon est-il antillais ? Aucun indice pour comprendre ce mystère.

    Les enfants, dans le public, sont hilares à chaque blague, quiproquo ou gaffe. Même si les différents messages sur la vie qui auraient pu être exploité restent dans un tiroir, le spectacle fonctionne et les sourires se retrouvent sur les visages des enfants.

    Nous espérions tout de même une fin plus ouverte, plus réaliste ou dirigée vers un monde de possibles et d’espoirs. Nouvelle déception, on retourne dans les livres d’enfants et on garde ses rêves pour soi.

    Christophe Mitrugno
    Christophe Mitrugno
    Journaliste du Suricate Magazine

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