De Jean Naguel, mis en scène par Jean Chollet, avec Nathalie Pfeiffer, Christophe Gorlier, Dorian Wolfcarius. A l’Espace Saint-Martial à 12h du 7 au 30 juillet (relâche les 10,17 et 24 juillet).
Sur scène, la reproduction d’un luxueux appartement new-yorkais. C’est l’appartement où réside la star internationale grecque Melina Mercouri qui triomphe dans la comédie musicale Jamais le dimanche, tirée du film réalisé par Jules Dassin, pour lequel elle a reçu le prix d’interprétation au Festival de Cannes. La chanson du film, Ta pedia tou Pirea (Les enfant du pirée) est aussi un succès dans le monde entier. En cette soirée, d’avril 1967, un journaliste français et son technicien l’attendent impatiemment pour enregistrer une émission de variété mêlant interview et interprétation des plus grands succès de la chanteuse. C’est aussi en avril, qu’elle va apprendre, loin de chez elle, que son pays est tombé sous le joug dictatorial du régime des colonels. Elle devient une ennemie du régime en place, ses biens en Grèce sont saisis et son passeport grec lui est retiré. Doit-elle privilégier sa carrière ou se servir de sa notoriété pour combattre ce régime et défendre la démocratie ? Elle part alors pour Paris (qui deviendra sa nouvelle patrie temporaire) enregistrer un nouveau disque et décide de parcourir le monde entier pour chanter la liberté de la Grèce : « Une chanson, c’est une machine de guerre contre les colonels, et avec un refrain on peut maintenir un peuple en éveil ».
Malgré une carrière internationale et un engagement politique important (elle fut par deux fois Ministre de la culture grecque ou dans le cadre du Conseil européen, elle crée, en 1985, le concept des capitales européennes de la culture), il faut avouer que Melina Mercouri n’est plus forcément très connue de nos jours. Pourtant, accepter ce postulat serait passer à côté de Je suis grecque, un spectacle saisissant qui prend toute son ampleur grâce à l’interprétation prenante de Nathalie Pfeiffer ! Que ça soit dans la posture ou dans les chansons (chantées en grec et en français), elle livre une performance incarnée qui mérite à elle seule le détour. Et puis, pourquoi ne pas (re)découvrir une personnalité grecque passionnante ?