De Claudio Zappalà, mise en scène de Claudio Zappalà, avec Chiara Buzzone, Federica d’Amore, Totò Galati, Roberta Giordano et Claudio Zappalà. À l’Atelier 44 à 11h25 du 9 au 17 juillet.
Il coro di Babele nous présente la migration avec poésie, humour, délicatesse, vérité et nostalgie.
Cinq personnages vont prendre un vol low-cost pour partir refaire leur vie dans un autre coin du monde. Ils vont affronter la loi de l’existence à l’étranger. Vouloir faire ses études, avoir un nouveau travail, une nouvelle vie, dans une ville que l’on ne connait pas. Alors, ils vont devoir muter, se transformer, s’améliorer. Les petits boulots s’enchaînent, les langues s’apprennent et les habitudes aussi. Nous assistons à toutes les expériences des voyages de la sorte.
Il ne s’agit pas d’un petit séjour ou de vacances. Ces gens quittent leur chez-eux pour s’en créer un nouveau, ailleurs. Et avec ce voyage, on emporte une partie de soi et on abandonne le reste. Entre joie et tristesse, mélancolie et espoir. Dans sa mise en scène, Claudio Zappalà a réussi à nous faire passer du rire aux larmes avec une surprenante simplicité. Ce spectacle mélange le drame, la comédie et le tout abordé avec des sketchs, une chorégraphie millimétrée, un dialogue gestuel incroyable et une narration au micro touchante.
Le spectacle est en italien, mais il y a des surtitres au-dessus de la scène. Si les personnes qui ne parlent pas italien doivent constamment tourner la tête entre l’écran et la scène, très vite une aisance du langage se crée et nous comprenons plus facilement ce qui est dit, tant les émotions transparaissent chez chaque comédien.
Actuellement, nous ne savons toujours pas s’il y a eu un problème technique avec l’écran des surtitres pour une scène. Un comédien a alors demandé à une comédienne de traduire directement en français ce qu’il disait. Si c’est un faux problème, le public a été totalement leurré. Tout est parfaitement juste. Par contre, si c’était un vrai souci technique, alors leur vitesse de réaction et de réadaptation était phénoménal. Dans les deux cas, on ne peut que les applaudir.
Les cinq comédiens partagent une belle complicité et aucun talent n’est mis en arrière. Ils arrivent à nous transmettre toutes les émotions adéquates et certains moments, nous sommes directement piqués dans notre nostalgie, notre enfance ou le souvenir d’un départ.
Babele est un symbole, une ville imaginaire, un lieu de rassemblement de toutes ces personnes qui vivent cette expérience du départ d’une nouvelle vie dans un autre pays. Et tous ces migrants d’horizons différents se retrouvent et partagent leurs difficultés et leurs joies.
Un spectacle aussi simple que percutant. Une scène sans décor et pourtant, nous voyons défiler les panoramas de tous ces voyages et de tous ces clichés. Il coro di Babele est une bonne manière de sillonner le monde, mais non sans en revenir touchés et émus.