De Natacha de Pontcharra, Emmanuel Darley, Marc Owitch, Delphine de Vigan (Compagnie Magraine), mise en scène de Philippe Zarch, avec Danielle Pasquier, Serge Lattanzi et Dominique Lentin (musicien)
Du 7 au 31 juillet (relâches les 12, 19 et 26/07) à 18h à la Présence Pasteur
Ça commence par un questionnement, un doute, une confusion. Mais qui est cette vieille personne dans le miroir ? À qui appartiennent toutes ces rides ? La femme ne se reconnait pas. Elle était pourtant jeune, hier encore. Qui est cette inconnue qui lui a volé ses années ? Difficile d’accepter de vieillir.
Dans Ça grogne chez les vieilles trognes, Danielle Pasquier manipule la marionnette de cette femme âgée comme une confidente. Elles discutent entre elles, s’interrogent. Elle la fait vivre comme une conscience rassurante et réconfortante. Autour d’elle, Serge Lattanzi et Dominique Lentin viennent agrémenter l’atmosphère de musique d’ambiance. Tantôt rythmée, tantôt doucereux. L’un devient docteur, l’autre assistant.
Dans une sorte de manège en trois décors, les scènes s’enchainent et dévoilent d’autres personnes. Juste le temps de se laisser aller par la musique ou les chansons et voici qu’une autre vieille femme apparait. Elle représente l’aigreur de la caducité. Et par onomatopée, elle se défendra de ce qui la contrarie. Tout ou absolument rien.
Serge Lattanzi rejoindra Danielle Pasquier derrière les marionnettes pour qu’à deux, ils représentent le désarroi de quatre vieux. Ça se moque, ça se confond ou se compare. Les vieux grognent entre eux sans se faire de mal. Ces quatre textes, ces quatre récits nous plongent dans une tendre poésie. Il n’y a pas d’animosité chez les personnes âgées. Oui, elles maugréent, elles grommellent, mais restent inoffensives. C’est avec sympathie que ça se plaint.
Les marionnettes sont magnifiques et vivent devant nous comme si nous regardions notre propre avenir ou celui de nos proches. Elles nous partagent de belles questions et une affectueuse image de la réalité.
Le spectacle finit sur une douceur qui pince le cœur, qui touche notre empathie. Et si c’était notre parent ? Ou nous-même, plus tard. Bientôt. Un jour. Normalement, nous passons tous par cette crise de la vieillesse qui nous fera gentiment grogner.