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    [Avignon OFF 2016] Mange tes ronces, au théâtre des Doms

    mange tes ronces affiche

    Idée et conception Théodora Ramaekers, mise en scène Manah Depauw, avec Virginie Gardin, Théodora Ramaekers et Jean-Luc Millot (musique et bruitages) – crédit photo Alexander Meeus

    Du 7 au 27 juillet (relâche les 13, 21 juillet) à 16h45 au Théâtre des Doms au Festival OFF à Avignon

    Le Théâtre des Doms est La résidence belge à Avignon. Chaque année, une sélection de pièces du plat pays est présentée aux festivaliers et chaque année, la qualité est souvent au rendez-vous. Et au milieu de toutes les propositions que l’on a déjà vues durant la saison, un oubli. Un spectacle sans prétention, estampillé « pour enfant », Mange tes ronces. Nous ne sommes pas là que pour profiter de la sympathique terrasse des Doms mais aussi pour découvrir ce que l’on ne connait pas. Attention, le rêve commence !

    Premiers pieds dans la salle et déjà on suspecte une entourloupe. En fond, des bouts de tissus grossièrement cousus. Au-devant de la scène, un joyeux bordel autour de trois rétroprojecteurs et sur la droite, un micmac d’instruments et d’accessoires sonores. Les trois artistes montent sur scène et le voyage commence : les projecteurs s’allument et dévoilent une curieuse histoire au graphisme étonnant.

    On découvre Mamie Ronce, une vieille grand-mère qui vit avec son chien Moquette, regarde des feuilletons ridicules à la télévision et s’occupe de son jardin. Son quotidien est brusquement interrompu par la visite surprise de son petit-fils de 6 ans : Léopold. Léopold a peur de tout dans cette maison : la grand-mère et ses poils aux mentons, le chien qui n’aime pas les enfants, les orties au fond du jardin, les ombres et monstres qu’il s’invente… Mais c’est à ce prix qu’il va découvrir une nouvelle complicité avec sa grand-mère.

    Le spectacle avance et on en est maintenant convaincu, nous tenons la pépite, le coup de cœur de notre festival. Si l’histoire parait assez simple, le talent et l’imagination sont mis au service de l’œuvre. Théodora Ramaekers a conçu un imaginaire envoûtant et Jean-Luc Millot joue en live les partitions et bruitages de l’histoire au moyen d’un synthé, un ukulélé ou parfois même d’une cuillère dans un bol de soupe. Mais la prestation la plus dingue est à mettre au crédit de Virginie Gardin (Ramaekers lui laissant le beau rôle) qui livre une prestation survoltée en passant de personnages en personnages sans temps morts.

    La dernière star du show est bien sûr le procédé utilisé. En plus de l’utilisation de collages divers et d’une complicité entre les deux comédiennes (il faut voir passer Moquette, le chien, d’un écran à l’autre), ce qui frappe les esprits, c’est de voir tous les mécanismes de création. Et même si toute illusion est enlevée, la magie perdure. Le public ne s’intéressant finalement qu’au sublime conte se déroulant sur la toile.

    Au final, enfants, adolescents ou adultes, tout le monde ne peut qu’acclamer cette féerie, être ému par ce qu’il vient de voir, conscient d’avoir assisté à un de ces moments de grâce qui nous fait aimer le théâtre.

    Bonne nouvelle, le spectacle va continuer à tourner un peu partout en Belgique et en France pendant la saison 2016-2017. Retrouvez les différentes dates sur leur site : http://mangetesronces.be/actualites/

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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