Titre : Yon
Autreur.ice : Camille Broutin
Éditeur : Dargaud
Collection: Combo
Sortie : 24 janvier 2025
Genre : Manga français
En janvier, la collection Combo des Editions Dargaud fêtait ses un an. Pour rappel, Combo – version rafraîchie du mot « combinaison » – a pour mission de plaire aux jeunes. Somme d’influences graphiques et narratives variées, la benjamine du grand groupe éditorial n’a pas peur de l’éclectisme. Du moment que les enjeux qui la traversent soient ceux de son lectorat. Écologie. Questions de genre, de sexualité ou d’identité. Bref, un peu de tout. Mais surtout du sang neuf. Et c’est, donc, à l’album très adéquatement titré Yon – qu’on peut traduire par le chiffre un – qu’est revenu l’honneur de marquer ce premier anniversaire.
Le phénomène s’était déjà abattu sur un stade de foot, une prison et une maison de retraite. Des lieux de grande fréquentation. Le danger prend la forme de créatures qui ressemblent à de gros flocons de neige, tombant des nuages pour dévorer les bâtiments et ses occupants. Sa prochaine victime : un pensionnat pour jeunes filles. Quand l’alarme censée prévenir du danger transperce les murs de l’infrastructure scolaire, c’est donc la panique. Des lycéennes en robe écossaise se précipitent vers les sorties. Une armée de carreaux qui jouent des coudes. Elles le savent, elles n’ont que quelques minutes pour évacuer. Passé ce délai, elles resteront piégées. Et la suite, nul ne peut la garantir.
Mais entre les sorties de secours condamnées pour dissuader les fugueuses et les fumeuses, et la démesure du bâtiment, certaines n’ont pas eu le temps d’échapper à temps. Parmi elles, la judicieuse et taciturne Margot. Force tranquille, elle, seule est capable de protéger Dan, Solveig, l’étrange Olga et les autres. Premier tome d’une saga imaginée par l’autrice Camille Broutin, Yon commence en douceur. Il pose les bases d’un univers prometteur, mais qu’il est encore un peu tôt pour juger. Ce qui est sûr, c’est que Camille Broutin s’inscrit complètement dans la direction éditoriale de Combo.
L’autrice qui n’a pas trente ans parle à sa génération, en faisant le choix d’une narration dynamique. Qui plus est le format manfra – combinaison de manga et français – s’adresse souvent à un public jeune. Et pour finir, Camille Broutin est, à l’image de Combo, une autrice qui abat les frontières. La simplicité de son trait rappelle quelques traditions de la bande dessinée franco-belge, tout en s’inspirant d’auteurs japonais comme Minetaro Mochizuki et Naoki Urosawa. Et le choix du titre en créole haïtien ajoute un troisième lieu à l’équation, même si l’inclusion de cette partie du monde diamétralement opposée aux sphères d’influence de l’autrice ne s’explique pas encore. Mais qui sait, la réponse se trouve peut-être dans les prochains tomes.