scénario & dessin : Roman Muradov
éditions : Dargaud
sortie : 26 août 2016
genre : Franco-belge
Au cours des premières pages, nous découvrons une jeune femme qui désire emmener un prêtre à un pique-nique. Une de ses amies amène un plombier. Quel est le meilleur choix ? Même en se référent à la littérature, les jeunes femmes ne trouveront pas de réponse à cette question mais passeront par ne nombreuses impressions sur le sujet.
C’est sans conteste le leitmotiv de cette bande dessinée ; une série d’impression sur des sujets totalement surréaliste. Les différentes histoires courtes que nous découvrons au fil des pages traitent de sujets divers et variés. Un couple discute sur la structure des séries TV en se rendant à une soirée ; un chien, célèbre sur les réseaux sociaux, disparaît ; une jeune fille essaie de retrouver son innocence perdue ; Madeleine fait appel à un chirurgien parce que son mari s’est transformé en arbre ; un auteur qui s’imagine une autobiographie délirante…
Au fil des 200 pages de cet ouvrage, Roman Muradov nous emmène, à travers plusieurs histoires, sur le chemin de ses impressions décousues. Ce sont des tranches de vies hors du temps et de la compréhension générale.
Ses histoires ne reposent sur aucune logique ni sur aucun fil conducteur tangible. A certains moments, il passe totalement du coq à l’âne sans nous laisser aucune chance de le suivre. Un lecteur non-averti lira cette bande dessinée à la même vitesse qu’une bande dessinée normale et se retrouvera complètement perdu fasse à la démarche de l’artiste.
Au niveau graphique, Roman Muradov n’a plus rien à prouver à personne. Grand illustrateur reconnu, il travaille notamment pour des institutions telles que le New Yorker, le New York Times, Vogue, le Washington Post,… En effet, son dessin fait preuve d’une grande maturité. Il sait jongler avec de multiples techniques tout en conservant une personnalité graphique hors paires. On y retrouve des influences cubistes et abstraites qui correspondent parfaitement au scénario qu’il nous propose.
En conclusion, cet ouvrage n’est pas fait pour un large public. Même en étant averti, beaucoup se lasseront vite au fil des pages. Cependant, l’énorme qualité graphique est sans aucun doute le point fort de cet album. Si l’on prend le temps de s’arrêter sur cet ouvrage, c’est sans aucun doute pour le talent artistique de Roman Muradov.
