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    Au TTO, soyez les bienvenus en Enfer

    Mise en scène : Dominique Bréda avec Jean-François Breuer, Catherine Decrolier, Thomas Demarez, Julie Duroisin et Amélie Saye.

    Du 11 septembre au 18 octobre à 20h15 au Théâtre de la Toison d’Or 

    Si certains pensent que « l’Enfer c’est les autres », nous, on vous affirme que l’Enfer c’est Breda.

    Deuxième volet d’une trilogie en création, après Le Purgatoire, Dominique Breda, la plume acérée, revient de plus belle. Puisqu’il paraît qu’en enfer c’est pire.

    Aussi bien auteur que metteur en scène, Breda nous livre ici une suite de chapitres portés par des comédiens aussi polymorphes que l’auteur lui-même. La pièce file à folle allure. Pas un seul instant, on reprend le souffle de son propre rire (ou jette un œil à sa montre). Tableaux de vies, portraits funestes, Breda décape le réel. Il détourne les genres, renverse les situations, bouleverse les acquis, pour faire resurgir du quotidien les traces d’un enfer sur terre. Le rire est inévitable, et du Doute au Néant, pendant une heure et demie, on a pourtant bien l’impression absurde d’être au paradis.

    Le diable à la main, l’écriture de Breda est mortifiante. Sa plume frappe juste, avec un cynisme cinglant, virulent, et tellement drôle. C’est qu’il n’y a pas d’éthique dans les enfers. Et c’est ça qui est bon. Des cellules d’un corps en devenir, en passant par un ex-pape homophobe, un couple interchangeable, une brochette de connards, un ami imaginaire, un tsunami, un duel de western, un dialogue de sourds, une commande de pizza, et une valse entre une cantatrice et un capitaine. Pour vous, c’est quoi l’Enfer ? Pour Breda, en tous cas, c’est ça.

    Si le décor est comme toujours simpliste avec l’auteur, les comédiens, impressionnants, suffisent. Affublés de quelques accessoires seulement, ils se métamorphosent avec talent, dans un jeu imparable. On redécouvre à notre plus grand plaisir un Thomas Demarez toujours aussi brillant, une Catherine Decrolier étonnante, et les épatants Julie Duroisin, Jean-François Breuer et Amélie Saye.

    Une seule petite critique tout de même. De ces multiples trames de vie, quelques-unes ressortent clairement meilleures que d’autres. Un léger manque d’harmonie donc, mais qui n’empêche que, comme le dit Breda, « ce qu’on oppose à l’enfer, c’est un immense et puissant éclat de rire ». Alors, courez-y. L’Enfer est au TTO pour le moment, et on y est mortellement bien.

    Lise Mernier
    Lise Mernier
    Journaliste du Suricate Magazine

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