L’année dernière, Au nom du fils avait connu un certain succès lors de sa présentation au Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF). Une reconnaissance des amateurs de films de genre qui s’est muée en récompense puisque lors de la 46ème édition du Festival International du Cinéma Fantastique de Sitgès, le film du belge Vincent Lannoo a reçu le prestigieux Méliès d’Or qui récompense le meilleur film fantastique européen de l’année.
Pourtant, tout avait commencé difficilement pour Au nom du fils, aucun distributeur ne voulant se lancer dans l’aventure. C’était sans compter sur la détermination de Lionel Jadot (producteur du film) qui a bousculé les codes en sortant vaille que vaille son film dans une petite salle bruxelloise où le spectateur était accueilli par un prêtre en soutane.
Aujourd’hui, Au nom du fils fait son entrée sur le marché français et l’accueil est plutôt agité.
Le quotidien Le Monde s’interrogeant sur le but caché du film en titrant « Simple comédie noire ou film anticlérical pur et dur ? ». Metronews s’arrête quant à lui sur le côté dérangeant du sujet. Amel Lacombre, présidente d’Eurozoom (distributeur), souligne dans une interview avoir vu les portes se fermer devant les 35 salles d’art et essai situées à Paris. Ceux-ci qualifiant notamment le film d’abject et de fasciste. En outre, Metronews a tendu son micro à Civitas (mouvance catholique souvent qualifiée d’intégriste dirigée par le belge Alain Escada) qui nie toute implication dans cette censure même si l’association réprouve son contenu.
Finalement, le film qui attaque la pédophilie au sein de l’église bénéciera seulement d’une vingtaine d’écrans dans toute la France. Une seule chose est certaine : Astrid Whettnall fait l’unanimité dans la presse hexagonale.