Au nom de la terre
d’Edouard Bergeon
Drame
Avec Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon
Sorti le 9 octobre 2019
Pour son premier film Au nom de la terre, Édouard Bergeon s’inspire d’un drame familial, la lente descente aux enfers de son père, exploitant agricole incarné par Guillaume Canet, à travers laquelle il traite de la situation difficile du monde agricole.
Guillaume Canet tient le rôle d’un jeune agriculteur, Pierre Jarjeau, fraîchement débarqué des Etats-Unis, qui hérite au début des années 1980 de la ferme que son père, Rufus, dirigeait d’une main de fer. Pour payer ses dettes, Pierre ne compte pas ses efforts, produisant toujours plus, quitte à multiplier les élevages et se ruiner, accablé par les dettes qui s’accumulent.
Même si le film se regarde plus comme un documentaire, le réalisateur a fait un travail important, au niveau de la photographie notamment. Le début de l’histoire, plutôt heureuse est ainsi filmée dans des tons qui rappellent les anciens Polaroid, pour ensuite passer dans des couleurs plus froides et sombres, à l’image de la situation des protagonistes.
D’un point de vue scénaristique, on suit la lente dérive de Pierre dans son combat quotidien pour rester à flot, mais surtout on comprend les mécanismes qui lui font perdre pied petit à petit. Pour les spectateurs quelque peu sensibilisés à l’écologie, ce drame ne fera que confirmer qu’il y a quelque chose de pourri dans la manière dont on produit notre alimentation. Ceux-ci seront effarés par la course à la production que se livrent les différents acteurs du monde agricole, les conditions inhumaines dans lesquelles on élève ce qui, in fine, arrivera dans nos assiettes et en fin de compte, le peu de considération du public en général pour la problématique.
Sans faire le procès des différents acteurs mais en s’attachant aux conséquences dramatiques pour sa famille et les paysans en général, Édouard Bergeon nous livre un hommage à son père, un film émouvant qui devrait faire réfléchir de nombreux spectateurs.