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    Asobi aux Halles de Schaerbeek: : le miroir d’un érotisme poétique

    Des Ballets C de la B, chorégraphie et mise en scène de Kaori Ito, dansé et créé par Csaba Varga, Jann Gallois, Kaori Ito, Peter Juhasz

    les 20 et 21 novembre 2014 à 20h30 aux Halles de Schaerbeek

    Une danseuse à la fois élégante et provocante entre en scène. Elle enlève une chaussure puis une jambe de ses bas. Enfin, la moitié de sa robe. Sa demi-nudité séductrice est perçue à travers son reflet dans le miroir. L’excitatrice épouse les formes qui plaisent aux hommes, et détermine les règles du jeu.

    Cette ballerine, c’est Kaori Ito, la chorégraphe et metteure en scène à l’origine du spectacle. Elle a créé Asobi (Jeux d’adulte) avec trois danseurs, Csaba Varga, Jann Gallois et Peter Juhasz. Originaire du Japon, Kaori a étudié le ballet classique dès son plus jeune âge. Perfectionnant sa formation à New York, elle a finalement atterri en France puis en Belgique, où elle a monté Solos en 2008. En 2010, la danseuse a rejoint les Ballets C de la B à Gand où elle a participé à la pièce Out Of Context d’Alain Platel, fondateur de la troupe. Grâce au soutien de la compagnie belge, elle nous présente ici sa deuxième création, qui s’inspire de l’atmosphère des love hotels tokyoïtes et glisse doucement sur la pente de la violence et de l’érotisme.

    « Asobi », le terme japonais qui a donné son nom à la représentation, désigne un ensemble de pratiques traditionnelles masculines permettant d’atteindre le lâcher-prise, l’euphorie mais aussi le combat, le risque, les relations sexuelles. Ici, la danse terre à terre n’épargne pas les chairs qui se fracassent au sol et s’y roulent. Le miroir dévoile une nudité plus poétique que dérangeante, car jamais présentée frontalement. Les relations passent de l’hétérosexualité, à l’homosexualité ou l’intersexualité, en y mêlant le public, réfléchi dans la vitre et ainsi confronté à son propre voyeurisme.

    La musique originale du groupe Spectra (Jan Vercruysse, Kris Deprey, Pieter Jansen, Bram Bossier, Luc Van Loo, Frank Van Eycken) épouse la tendresse, le déchaînement et les corps à corps des danseurs. Les costumes très travaillés et variés ajoutent une réelle plus-value à l’ensemble.

    Petit bémol : la répétition de certains enchaînements monotones ennuie parfois le spectateur, mais n’entrave pas la réalisation grâce aux touches d’humour disséminées de-ci, de-là, et la courte durée de la chorégraphie (1 heure).

    H. D.
    H. D.
    Journaliste du Suricate Magazine

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