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    Après la fin de Sarah Moss

    auteur : Sarah Moss
    édition : Actes Sud
    sortie : mars 2018
    genre : roman

    Adam et Emma ont deux filles : Miriam, une ado qui entame sa rébellion et Rose, une fillette dont la seule obsession est d’adopter un chat. C’est donc l’histoire banale d’une famille normale. Mais un jour, Miriam fait un malaise à l’école. Son cœur s’est arrêté de battre durant quelques secondes. Elle ne doit la vie qu’à un professeur qui a su lui administrer les gestes qui sauvent. Dès lors, la vie de toute la famille se trouve bouleversée. Une épée de Damoclès pend au-dessus de la tête de Miriam car un nouvel arrêt cardiaque peut se reproduire à chaque instant. Comment un enfant envisage-t-il l’existence après avoir frôlé la mort ? Comment vivre avec l’éventuelle perspective de perdre son enfant? Voici les principales interrogations qui rythmeront la vie de cette famille ordinaire face à un évènement qui est loin de l’être.

    Sarah Moss n’a pas peur de puiser son inspiration dans des sujets aussi délicats que la maladie et la mort infantile. Cette lecture n’est pas un moment de franche rigolade ou d’évasion. Elle vous ancre dans le présent et dans les difficultés de l’existence comparables aux atrocités commises par Daesh, Boko Haram ou Maître Gims. Une réflexion sur ces thématiques que vous n’aurez, c’est à espérer, jamais à vivre, vous serrera la gorge à certains moments. En effet, face à la maladie sans limites et sans règles, les parents voient les relations intrafamiliales altérées : entre la maman, médecin généraliste qui se plonge dans le travail sans se laisser le répit de pleurer ou de montrer la moindre faille et Adam, un papa-poule au foyer couvant sa fille au point de ne plus la laisser respirer (sans mauvais jeu de mots), c’est loin d’être évident. Sans compter la petite Rose, fâchée d’être délaissée et ne comprenant pas l’attention extrême portée à son aînée qui brosse l’école en toute impunité. Quand à Miriam, sans prise sur sa santé défaillante, son seul exutoire est de s’opposer à ses parents et de les accabler de reproches.

    Réaction classique, mais pour Emma et Adam, ce comportement ne fait qu’ajouter une couche à leur tourment. Car de manière plus large, ce texte illustre bien que la grande difficulté de tout parent, maladie ou pas, réside dans le fait que quoi qu’ils fassent et malgré toutes leurs bonnes intentions, l’éducation de la chair de leur chair est une tâche passionnante mais des plus complexes.

    Malheureusement, l’auteure peine à accrocher le lecteur. On perçoit beaucoup de sentiments divers et inconnus certes, mais les personnages sont distants, parfois même agaçants par leurs réactions incompréhensibles. Quant à l’ambiance générale du livre, elle est aussi feutrée et impénétrable qu’un couloir d’hôpital parcouru par les pieds gonflés d’infirmières chaussées de Crocs et déambulant d’une chambre à l’autre dans des relents de vieille urine et de gel désinfectant.

    Néanmoins, il est possible qu’Après la fin touche davantage les personnes se trouvant confrontées à la maladie d’un enfant, ce qui pourrait leur permettre de calmer certaines angoisses voire de se sentir compris en tant que parent anxieux ou être humain impuissant.

    A vous de voir.

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