Du 28 février au 9 mars prochain, aura lieu le tant attendu rendez-vous des amoureux de l’animation. Profitant d’une semaine de congé commune entre les écoles néerlandophones et francophones, le festival Anima s’installe à Flagey (et ailleurs) pour précipiter petits et grands dans les vallées de l’imaginaire. Et pourquoi pas du rêve…
L’édition 2024 nous avait envoyés dans l’espace, avec un focus sur le cinéma d’animation de science-fiction. Pour sa saison 2025, Anima reste dans une ambiance stellaire en prenant pour thème, le rêve. Mais que les moins réveillés se rassurent. Il n’est pas dans les habitudes de la maison de proposer des œuvres soporifiques. Non, au programme, ce sont des films cotonneux, parfois cauchemardesques, mais toujours vitaminés, qui auront tôt fait de nous sortir de notre léthargie hivernale.
Et si la qualité est un engagement, l’élargissement du festival devient, lui, une habitude. Face à de nouveaux records de fréquentation, battus chaque année, Anima envahit pour la seconde fois le Marni, en plus des salles du Flagey. Installer ses quartiers dans cet emblème du théâtre bruxellois, permet non seulement d’aménager un espace plus petit donc plus convivial, en restant à proximité du noyau central. Mais aussi de proposer plus de séances aux festivaliers toujours plus nombreux.
Comme il est de coutume, Anima est amorcé par un film soigneusement choisi. Et si le Mars Express de l’année dernière avait fait grand bruit, le festival compte bien garder la barre haute avec le très attendu Memoir of a snail. Après quinze ans d’absence, l’Australien Adam Elliot fait enfin son grand retour. Et Memoir of a snail promet déjà d’être à l’image de son aîné, Mary et Max, un spécimen de méticulosité et d’intelligence. Plus onirique que féerique, on retrouve dans ce second long-métrage, certains fétiches du réalisateur comme l’hyperphagie, la solitude, la cleptomanie, l’alcoolisme et la dépression. Mais tout ça avec l’humour touchant qui fait le charme de son cinéma.
Il n’y a pas d’âge pour quitter terre et conquérir le monde magique de l’animation. C’est le créneau d’Anima qui s’impose, avec une sélection pour les enfants et une autre pour les ados-adultes, comme un festival intergénérationnel. Les plus jeunes seront invités à rejoindre le pays des songes au DroomCarnaval des rêves, organisé le jour de mardi gras – avec une magnifique exposition, des décors de film et une plaine de jeu digitale. Et pour mettre plus de rêve dans leurs petites mirettes, la semaine de vacances sera évidemment rythmée de films. En compétition, on trouve notamment La vie en gros, plaisir gourmand de stop motion et de rock underground. A ses côtés, concourt Une guitare à la mer, programme de courts pour les plus petits loulous, ou encore Tony, Shelly, et la lumière magique, une proposition aussi radieuse qu’audacieuse.
Du côté des grands, c’est un voyage à travers l’Europe de l’Est qui se prépare avec Pelikan Blue. Est également prévue une escale par le Proche-Orient avec Le Parfum d’Irak, inspiré du récit du journaliste Feurat Alani. Et bien-sûr, le festival fait un passage obligé par le Japon, fleuron de l’animation, avec notamment Anzu, chat-fantôme et Totto-Chan, The Little Girl at the Window. Le voyage au pays des rêves se poursuit dans la catégorie hors-compétition, avec l’illustre Paprika, une avant-première du second volet de Mononoke (dont le premier chapitre est disponible sur Netflix) ou encore l’obsédant Sanatorium under the sign of hourglass.
Inutile de le rappeler, mais Anima c’est également une sélection exceptionnelle de courts en compétition. Ou non. Des courts parfois thématiques avec un focus sur les femmes, sur les questions LGBTQIA+, ou encore sur les histoires de vie. Des courts venus de tous horizons. En fait, d’aussi loin qu’il est possible pour le rêve d’aller. Anima, c’est un lieu d’échange où sont également organisés des rencontres professionnelles, des workshops, des conférences, des animations, un VR corner. Anima c’est la proposition de rassembler le pays autour de l’animation, avec, entre autres, une décentralisation au Quai10 de Charleroi, au De Cinema d’Anvers et aux Grignoux de Liège. Mais surtout. Surtout. Anima, ce sont ces célèbres crêpes qui donnent aux rêves un petit goût sucré.