Artiste internationalement reconnu, André-Philippe Gagnon nous fait le plaisir de venir en Belgique à l’occasion de son nouveau spectacle. Il nous a accordé une interview dans laquelle il nous en apprend plus sur sa méthode de travail et son envie d’être toujours à la page. De cet entretien, il ressort une impression de grand respect : celui qu’il a pour les artistes et celui pour son public.
Extraits d’une interview principalement chantée…
Comment choisissez-vous les artistes que vous imitez ?
Les artistes sont choisis en fonction de leur notoriété, de la marque qu’ils ont laissée et de ce qu’ils représentent pour leur époque. La musique, c’est quelques chose qui touche les gens, qui leur évoque des souvenirs, pas uniquement par rapport à la chanson en tant que telle, mais de tout ce que cette chanson peut évoquer. Le fait de chanter et de remémorer ces souvenirs au public, ça crée un lien entre nous.
Il faut noter l’importance de l’orchestre dans la préparation du public à l’imitation. Pour certains, il ne faudra que quelques accords pour trouver la prochaine chanson, pour d’autres ce sera un peu plus long, mais le fait que les musiciens titillent les souvenirs des spectateurs facilite ce travail d’alchimie entre l’imitateur et le public qui est dès lors plus réceptif.
Comment se déroule le processus d’appropriation d’une voix ?
Il y a un vrai travail d’analyse et de décomposition au niveau phonétique quand on décide d’inclure une chanson dans un spectacle. Chaque son est analysé et c’est en modulant sa voix grâce à la position de son diaphragme, en jouant de manière plus ou moins gutturale, en appuyant plus ou moins un son que l’on obtient le résultat voulu. Comme les enfants qui naturellement imitent les sons qu’ils entendent et les reproduisent de manière phonétique, on applique le même principe pour décomposer une voix. Par conséquent, on peut également imiter une voix, même si on ne maîtrise pas la langue maternelle. J’ai commencé à imiter les chanteurs anglophones et j’ai compris seulement par la suite les paroles. {…} En outre, j’ai toujours été fasciné par les ressemblances de voix et l’harmonie entre les chanteurs provenant d’une même famille comme par exemple les Bee Gees ou les Pointer Sisters.
Comment arrivez-vous à vous renouveler ?
C’est en étant à l’écoute de mes enfants qui me demandent si je fais tel ou tel artiste dans mon prochain spectacle et aussi grâce aux suggestions de la personne qui écrit mes textes. Ensemble, on regarde ce qui pourrait fonctionner dans le spectacle. Enfin, je me tiens également au courant en écoutant beaucoup la radio.
Est-ce qu’en fonction du pays où vous vous produisez, vous allez prendre plus d’artistes locaux ?
Il y a une sensibilité différente en fonction des pays où l’on se produit. Pour les Canadiens anglais, je vais mettre des Johnny Cash et des morceaux country par exemple. En Belgique, je vais mettre un petit bout de Philippe Lafontaine, de Jacques Brel, de Stromae. C’est en partageant des références communes avec les spectateurs qu’on arrive à en toucher le plus grand nombre.
André-Philippe Gagnon présentera The One-Man Musical le 1er février 2019 au Cirque Royal à Bruxelles et le 2 février au Forum de Liège. Plus d’infos et réservations sur Ticketmaster.