L’illusion troublante d’une forêt tropicale où les feuilles de palmiers se confondent aux ailes des rossignols inaugure le travail d’Ana Torfs dans son exposition Echolalia au Wiels. L’artiste belge s’inspire de textes et matériaux existants et les traduit dans son univers. Elle joue avec les relations entre textes et images et les notions de répétions et de reproductions. Le titre Echolalia n’y est d’ailleurs pas anodin. Il s’agit d’ « un trouble médical où une personne répète des phrases et des mots de manière compulsive ».
En ressortent six installations dont cinq sont, pour la première fois, exposées en Belgique. Alors que celles-ci ont déjà trouvé leur public à l’étranger, l’une d’elle, The Parrot and the Nightingale : a Phantasmagoria, est une première mondiale.
Cette exposition représente 5 ans de travail qui s’étendent entre 2009 et 2014. Les installations se font l’écho l’une de l’autre en rappelant le thème central de l’œuvre. Elles affirment néanmoins leur personnalité spécifique en s’inspirant chacune d’un univers différent : l’île de Gomera, dans les îles Canaries, mentionnée dans le carnet de voyage de Christophe Colomb, la botanique et la réalisation d’un « système de classification pour les choses de la nature », etc.
Ana Torfs propose un panel audiovisuel varié (photographie, diapositive, long métrage, projet web, son) mais jongle aussi avec la tapisserie, la gravure et la sérigraphie. L’artiste parle « d’objets trouvés et sculptés dans une nouvelle figuration ».
Certaines installations sont plus évocatrices que d’autres selon les sensibilités de chacun mais la beauté et l’harmonie ressortent du travail d’Ana Torfs via l’assemblage des couleurs et des contrastes.
L’exposition sera présentée au Centre d’Art Contemporain Wiels jusqu’au 14 décembre 2014.