Nous vous avions parlé de son dernier album Strange Days dans notre onzième numéro. Cette fois, An Pierlé nous revient avec un mini-album intitulé Strange Ways.
Celui-ci est décrit comme le compagnon de Strange Days et comporte sept nouveaux morceaux dans des registres assez différents. Lorsque nous l’avions rencontrée (voir Suricate Magazine n° 12), An nous avait dit qu’elle avait été obligée de faire une sélection parmi les morceaux qu’elle avait composé et qu’elle allait en retravailler prochainement.
« Quelques morceaux n’étaient pas encore tout à fait terminés, mais je les jouais déjà sur scène. Les fans me parlaient souvent de ces chansons, et c’est ainsi qu’est née l’idée de les terminer et de les enregistrer assez rapidement. »
En effet, vu les réactions enthousiastes du public, l’arrivée d’un tel disque devenait presque comme une évidence. Et on peut dire que An a été une fois de plus généreuse en proposant des morceaux avec ce même style épuré (voix-piano) aux atmosphères très particulières et parfois surprenantes.
Cela commence avec Cold Song, une chanson tirée d’un opéra de Purcell qui commence par une diminution d’accords au piano et le souffle de An. Sa voix s’installe peu à peu comme si elle avait réellement froid. Une atmosphère aussi oppressante avec cette voix apeurée qui va crescendo jusqu’à pousser des cris et enfin des murmures. Wounded Heart est un morceau que An jouait depuis longtemps sur scène avec les White Velvet mais qui ne figurait pas encore sur un disque. Le ton y est dramatique et la voix tantôt agressive, tantôt tendre et touchante.
L’histoire de Weather Chemistry est assez particulière puisque An bloquait sur la composition de cette chanson depuis longtemps. Lorsqu’elle vit le festival Pukkelpop ravagé par des orages violents en 2011, le déclic se fit et An acheva alors de composer la musique et d’écrire le texte qui évoque les tornades et autres phénomènes naturels violents. On mesure ici la puissance qui se dégage de sa voix soulignée par des cordes menaçantes.
On a droit aussi à de la fantaisie (voire de la folie ?) dans Acting Modestly que An décrit comme un genre de « Alice au pays de l’Enfer »… tout un programme. Le reste du disque est une pure merveille. On notera au passage que cette fois, la guitare de son compagnon,Koen Gisen, est plus présente que dans Strange Days.
Au final, on est tout aussi séduit par ce mini-album qui offre un panel très intéressant d’ambiances et des compositions très bien travaillées. La prestation vocale d’An Pierlé y est très touchante et la pureté du son renforce le côté intimiste de ce disque.
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