Mise en scène de Jaco Van Dormael, seule en scène de Michèle Anne de Mey. Du 3 au 15 octobre 2017 au Théâtre National.
Cette création est la résultante d’une expérience de mort imminente vécue par Michèle Anne de Mey, danseuse, et observé par Jaco Van Domael, metteur en scène. Ils la transposent aujourd’hui sur scène.
Amor se vit entre réalité de la situation, de ce corps affalé, et le vécu d’un voyage mystique. Deux mondes se confrontent, discutent et se rejoignent. Le spectacle commence avec quelques explications scientifiques de mort imminente, ensuite, nous entrons dans leur expérience. De la chute à Toronto au réveil dans la salle d’hôpital, nous plongeons dans chaque étape de ce vécu. Portés par une musique inspirante, les tableaux chorégraphiques cheminent tels les différents états mentaux et corporels de Michèle Anne de Mey.
Notre vision se trouble autant que ce corps gracieux face à nous.
Le corps physique est testé dans tout ses possibles avec la suspension, les décors mouvants et le jeu de l’image projetée. Michèle Anne de Mey éprouve les limites de son corps ou plutôt son illimité. Le corps flotte, se dédouble, s’enveloppe avec une fluidité et légèreté remarquables. Il y a des moments d’une réelle beauté comme l’envol du corps et la métamorphose entre sa grand-mère et elle.
Jaco Van Dormael apporte à la création un univers fantasmagorique ; un travail de l’image, splendide, presque pictural. Il y a déconstruction des horizons visuels et physiques. On touche l’impalpable. On accède à des bribes de vie subjectives parfois déroutantes presque inaccessibles. C’est un voyage aussi particulier soit-il, qui nous porte au-delà de la conscience.
Si nous accueillons cette danse et cette chute dans toute sa splendeur et son intrigue, nous plongeons au cœur d’une création hypnotique et envoutante. C’est un départ vers une autre réalité, une chute, un trouble. C’est aussi un retour dans l’ici et le maintenant avec pour bagages l’amour de vivre, l’amour des proches et de la vie en général.