Depuis quelques années, sortant petit à petit de l’ombre du Graspop, un autre festival metal a réussi à s’imposer en Belgique.
L’Alcatraz Festival, c’est son nom, nous a proposé cette année deux jours de metal intense. Sur l’unique scène ( magnifiquement aménagée pour ressembler à la prison d’Alcatraz ), se sont enchainés une vingtaine de groupes pour le plus grand bonheur de la dizaine de milliers de festivaliers présents. Le Suricate était présent le samedi pour une journée qu’on pourrait qualifier de thrash, messe noire et Rock N’ Roll.
Arrivés trop tard pour apprécier Thundermother et les vétérans de Metal Church, notre journée commença plutôt bien par une bonne dose de hard rock grâce à The Answer.
Le combo d’Irlande du Nord, visiblement heureux d’être là, nous a distillé sa musique rock n’ roll efficace et variée.
Une bonne mise en bouche avant d’accueillir les légendes du Doom Candlemass. Relativement rare en festival, le groupe nous a proposé une messe noire dont il en a le secret.
Le maitre de cérémonie, Mats Leven, nous a permis en sept morceaux de revisiter la carrière des Suédois.
Très impressionnant, le groupe fut tout simplement l’auteur d’une superbe prestation, ponctuée par le duo Crystal Ball – Solitutude, tous deux issus de leur album culte Epicus Doomicus Metallicus.
Chacun le sait, la musique est une histoire de goûts et les deux groupes qui s’enchainèrent après Candlemass eurent beaucoup de mal à nous convaincre. Avatar et sa troupe colorée nous ont donné l’impression d’un joyeux bordel. Techniquement à la hauteur, mais au résultat final très bancal.
Quant à Tryptykon, la seconde messe noire de la journée nous a laissé de marbre. Tom G. Warrior est une légende du metal, mais son univers est difficilement accessible et le fait en plus de jouer en plein milieu de la journée ne nous a pas permis de nous fondre dans son monde mystique.
Après ces deux petites déceptions, trois autres groupes vinrent nous montrer comment chauffer une foule. Tout d’abord Anthrax (que l’on ne présente plus) est venu une fois de plus se déchainer sur une scène belge.
Avec une setlist sans trop de surprises. Parcourant toute la carrière version « Belladonna » du groupe, les membres d’Anthrax ont, comme d’habitude, donné le meilleur d’eux-même et c’est un public en folie qui a pu s’éclater sur les Caught in a Mosh, Antisocial ou autre Got The Time.
A noter que les trois titres issus du dernier opus For All Kings passèrent relativement bien l’épreuve du live.
Ensuite, Succédant aux énergiques américains, les vétérans du metal Industriel, Ministry, débarquèrent sur scène. Ceux-ci nous livrèrent une prestation violente, puissante grâce à des guitares acérées à souhait, faisant presque passer des groupes comme Rammstein pour des enfants de coeur. Un concert à l’ambiance assez particulière qui n’a laissé personne indifférent. (Mais ça, les suédois en ont l’habitude).
Pour terminer, c’est la « new wave of Australian Hard Rock », ou plus simplement Airbourne qui envahit la scène de Courtrai.
Débutant avec leur nouvel hymne Are You Ready to rock?, le groupe donna un concert sans faute, subliminé comme à chaque fois par la folie et le talent de son chanteur guitariste Joel O’Keeffe.
Courant partout (y compris dans le public), entre solo et à-fonds de bière, le combo australien nous convia à une grande fête rock n’ roll à souhait.
Quoi de mieux pour terminer une belle journée qu’assister à un concert du somptueux David et de son groupe Whitesnake?
Exit les albums des vingt dernières années, le groupe se concentra sur ses plus grands succès. On regrette légèrement ce choix, étant donné que les deux derniers albums du groupes sont de véritables pépites.
Mais soit, Mister Coverdale nous livra comme à son habitude une prestation bien rodée. Bad Boys, Love Ain’t no Stranger, Is This Love, Here I Go Again ou encore Still of The Night, le public eut tout le loisir de chanter ces standards du Hard Rock.
Le retour dans la setlist de Crying in the Rain termina de briser nos petits coeurs de Suricate. David est beau, David est grand, David nous manquera énormément lorsqu’il prendra sa retraite dans peu de temps.
Faisant l’impasse sur la fausse vrai tête d’affiche de la soirée Within Temptation, nous rentrâmes chez nous fatigués mais heureux.
Bien plus que la qualité des groupes présents, ce festival à taille humaine nous a conquis. Bien organisé à tous points de vue, ils nous a rappelé la sympathie d’un Graspop d’il y a quinze ans.
Espérons pour l’Alcatraz Festival qu’ils continuent dans cette voie, sans chercher à trop grandir car nous, on l’aime comme ça ce festival, et on s’y rendra bien volontiers l’année prochaine.