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    Amadeus aux Galeries : de la musique plein les yeux

    De Peter Shaffer, adaptation de Patrick de Longrée, mise en scène : Alexis Goslain avec Denis Carpentier, Didier Colfs, Michel Poncelet, Marc De Roy, Jean-François Rossion, Lucas Tavernier, Julie Lenain, Maroine Amimi, Aurelio Mergola, Camille Pistone, Pauline Discry, Anthony Molina-Dia

    Du 26 octobre au 20 novembre 2016 à 20h30 au Théâtre des Galeries

    Les représentations annuelles à Viller-la-Ville sont souvent de grands moments éphémères pour les quelques élus qui y ont été. Mais parfois, à l’instar du Malade Imaginaire, certaines sont réadaptées pour pouvoir être jouées sur une scène conventionnelle. C’est le cas d’Amadeus qui quitte les ruines de l’abbaye pour la splendide salle du Théâtre des Galeries.

    L’intrigue explore une des pistes de la mort de Mozart : la jalousie du compositeur Salieri qui l’a poussé à ruiner Mozart et à l’empoisonner. Cette possibilité, rejetée en masse par les historiens a été popularisée tout d’abord dans une pièce d’Alexandre Pouchkine qui a lui-même inspiré l’écriture de Peter Shaffer dont l’adaptation cinématographique a été réalisée par Milos Forman.

    La pièce commence par les remords d’un Salieri agé qui avoue son crime. L’intrigue proprement dite démarre alors en flashback, quand Mozart à 26 ans et qu’il débarque à Vienne pour atteindre les sommets de son art. Précédé de sa réputation, il est vite pris sous la protection des puissants de la cour mais c’est sans compter sur la haine que Salieri lui porte, conscient de ne jamais arriver à égaler le jeune prodige. Il va dès lors s’employer à ruiner le compositeur par tous les moyens : débaucher sa femme, l’empêcher de trouver du travail, l’inciter à l’erreur, etc. Jusqu’au dénouement tragique.

    Parsemé de quelques moments hilarants, la pièce est un enchaînement de tableaux intenses et tragiques excellemment servis par une mise en scène et une scénographie époustouflante. Thierry Bosquet s’est surpassé pour  reconstituer les costumes de l’époque et éparpiller sur la scène les accessoires nécessaires pour plonger dans l’univers de Vienne du 18ème siècle. Le reste des décors est assuré par un écran géant diffusant les décors dessinées par Bosquet, mis en mouvent par du mapping 3D : le rideau rouge bouge, le lierre peut pousser sur le mur, etc.

    Grâce à l’interprétation solide d’un duo de comédiens investis et une scénographie à couper le souffle, Amadeus est un plaisir pour les yeux. La musique de Mozart illustrant les parties de sa vie ayant inspiré son œuvre est, elle, un plaisir pour les oreilles. Le public a effectivement eu pendant plus de deux heures, de la musique plein les yeux.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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