Alleluia
de Fabrice du Welz
Thriller
Avec Laurent Lucas, Lola Dueñas, Stéphane Bissot, Edith Le Merdy, Anne-Marie Loop
Sorti le 12 novembre 2014
Michel a une personnalité complexe et meurtrie par son enfance ; il dépouille les femmes en les séduisant, c’est ainsi qu’il vit, en prédateur. Gloria, quant à elle, est mère célibataire et n’attend plus rien de l’amour ; pourtant, leurs chemins vont se croiser et la rencontre de ces deux créatures déséquilibrées va se muer en duo fusionnel et sanglant.
Michel aime la façon donc Gloria répond à ses caprices, et très vite, il lui fait part de ses activités criminelles : les amants deviennent alors liés par une puissante relation. Lui retrouve en elle une figure maternelle dont il a été privé; Gloria, quant à elle, retrouve en Michel une image d’amour absolu dans une vie qu’elle croyait éteinte, et cet amour qu’elle pensait perdu à jamais devient toxique et meurtrier.
Le long métrage est présenté à la manière d’une trilogie, chaque assassinat étant un nouvel « acte » ; Alleluia plonge le spectateur dans l’univers fermé du couple où les moments violents sont ponctués d’une ambiance musicale agressive. Pas mal de scènes sont tournées en « clair-obscur » dans le long métrage, mais c’est une volonté du réalisateur qui a voulu travailler avec le moins de lumière d’appoint possible : cela rajoute au caractère malsain du récit.
Si le film est né de l’envie du réalisateur de retrouver l’acteur Laurent Lucas dix ans après Calvaire, Alleluia est librement inspiré de l’affaire criminelle « The Lonely Hearts Killers » qui secoua les Etats-Unis entre 1947 et jusqu’en 1949, période durant laquelle une jeune infirmière et un escroc, gigolo à la petite semaine, vont basculer dans la tragédie meurtrière.
On peut saluer l’interprétation réussie du rôle de Gloria par l’actrice espagnole Lola Dueñas, égérie de Pedro Almodovar qui nous fait percevoir son basculement psychotique ; Laurent Lucas est, lui aussi, très convaincant dans ce thriller dramatique.
Les événements restent malgré tout trop prévisibles car on comprend rapidement la tournure que va prendre le récit, tant sur le plan de l’histoire que sur le plan de l’atmosphère psychotique : on s’ennuie à quelques reprises.