auteur: Scott Sigler
édition : Lumen
sortie : février 2016
genre : young adult
Une adolescente de 12 ans se réveille complètement paniquée dans un cercueil scellé. Elle parvient non sans mal à en sortir en n’ayant plus aucun souvenir à part son âge. Elle découvre son nom inscrit sur la tombe : M. Savage. Em n’est pas seule. D’autres sarcophages se trouvent dans cet étrange enchevêtrement de galeries sombres. Avec l’aide de la jeune fille, d’autres adolescents tout aussi amnésiques sont extirpés de leur lit mortuaire. La petite troupe se met alors en quête de la sortie.
Cependant l’expédition sera des plus éprouvantes car les jeunes devront lutter contre la faim, la soif et les trop nombreuses inconnues qui les dépassent totalement et risquent à tout moment de leur faire perdre patience et maîtrise d’eux-mêmes. Où sont-ils ? Quelle est leur histoire ? Pourquoi ont-ils des corps d’adultes alors qu’ils sont persuadés d’avoir 12 ans ? Pourquoi cet endroit est-il jonché de monceaux de cadavres ? Dans ce tourbillon d’interrogations, ils devront faire front pour s’en sortir et peut-être trouver des réponses. Pourtant le périple s’annonce incertain et sans garantie de réussite. C’est cependant leur seule chance…
Un seul conseil : foncez ! Le premier volume de cette nouvelle trilogie de Scott Sigler est passionnant. Comme l’a demandé l’auteur de façon trop mignonne en fin d’ouvrage, il ne vous sera fait aucune révélation pour ne point gâcher le suspense aux futurs lecteurs. Mais sachez que vous tomberez de votre sus, c’est garanti !
Cependant Alive ne vaut pas uniquement le détour pour son intrigue. L’aventure de ces jeunes met à jour un véritable schéma sociologique dans lequel chacun a un rôle. Les luttes de pouvoir et les stratégies d’alliances et de manipulation sont de la partie. Ce récit est d’autant plus intéressant que l’on sent planer tout au long du livre, même au travers de subtils clins d’œil, l’ombre d’un grand classique de la littérature : Sa majesté des mouches. Comme pour Ralph et ses amis sur leur île, Em et ses compagnons d’infortune auront des intentions tout à fait louables afin d’assurer la bonne organisation du groupe mais dans ce genre de situation, les dérapages sont inévitables et le pire est à craindre. C’est humain après tout. La peur, l’autorité incontrôlable, l’inconnu, tout est un terreau favorable au développent de dérives. Que ce soit dans les boyaux labyrinthiques de Sigler ou sur l’île déserte de Golding, l’Homme est passionnant de complexité.
Autre accroche pour les plus pervers d’entre vous, au sortir des sarcophages, les amnésiques sont habillés de vêtements taille 12 ans alors qu’ils sont en réalité de jeunes adultes bien de leur personne. Tout au long du roman, il sera question de longues jambes de gazelles gracieuses petitement cachées par des jupettes au ras de la bienséance ou encore de fines chemises prêtes à exploser sous la pression des poitrines et des musculatures qui ne demandent qu’à s’épanouir… Essuyez-vous la bouche, vous bavez.
Quant au livre en lui-même, n’ayez crainte devant ce pavé de 463 pages, il se lit très rapidement. Malgré un public-cible adolescent, les adultes y trouveront également leur compte du fait d’une écriture assez mature, d’un récit qui évite les mièvreries scénaristiques ainsi que d’une originalité qui contourne les conventions du genre, le tout sans temps mort. Seul souci à l’horizon : une vilaine tête de déterré à assumer au boulot suite à une nuit blanche passée à dévorer le livre…
Reste à attendre patiemment la sortie du 2ème volume prévue pour septembre 2016.