Nous la mangerons, c’est la moindre des choses
d’Elsa Maury
Documentaire
Sorti le 16 septembre 2020
Nathalie, bergère dans le Piémont, connaît le nom de chacune de ses brebis. Cocotte, Etmoi et les autres, Nathalie les élève, les chérit, les tue, les mange.
Comment concilier le respect de ces êtres qui la font vivre avec la mort qu’elle choisit de leur donner ?
Par le regard d’Elsa Maury, Nous la mangerons nous plonge au plus près d’un questionnement qui divise peu à peu la société occidentale actuelle et toutes les réflexions comportementales et éthiques que celui-ci implique.
Un regard tout en douceur et en émotion, tant la réalisatrice s’efface pour laisser toute la place à sa protagoniste et à ses bêtes, et aux relations qui se tissent entre l’humain et l’animal. Des moments d’amour et de tendresse qui se passent presque de mots grâce à la puissance des images récoltées durant les trois années de tournage.
D’abord assez stable, fixe, la caméra semble être de plus en plus tremblante, au fur et à mesure qu’elle se rapproche, comme si l’émotion avait été contenue par la distance vis-à-vis de ses sujets.
Interrogée sur le sujet, Elsa se revendique d’une approche de cinéma direct. Sans intervenir, ou presque, elle laisse au spectateur le soin de former sa propre opinion du sujet, même si la trame du montage guide évidemment la lecture du film. Un travail complexe, que l’on doit à une réalisatrice de talent dont on espère voir d’autres projets, entourée par les ateliers de la Fédération Wallonie-Bruxelles comme le CVB, le GSARA, Graphoui, le CBA, autant d’entités qui font la force du documentaire en Belgique et à l’international.
Loin d’être moralisateur, le documentaire se pose donc sans prétention comme le témoignage bienveillant d’une expérience volontairement humaine, qui nous ramène aux fondamentaux de ce que sous-tend la consommation de viande, de la naissance jusqu’à la mise à mort, au dépeçage et à l’assiette.
Narré très sobrement par les textes de Nathalie, aux allures de journal intime, il laisse le choix au spectateur d’adhérer ou non au point de vue de la bergère. Reste que cette expérience, cette volonté de Nathalie d’être responsable de tous les maillons de la chaîne et d’aller au bout de sa démarche est impressionnante.
Projections à venir
01/10 – 20H – Les Grignoux/ Coupe-circuit – Liège
09/10 – 18h30 – Kinograph / Alimenterre – Bruxelles
14/10 – 13h – Arts2 / Alimenterre – Mons
21/10 – 18h30 – Le Vecteur / Alimenterre – Charleroi
21/10 – 19h – Point Culture / Alimenterre – Namur
22/10 – 19h – Ciné Club Quinoa / Alimenterre – Bruxelles
28/10 – 19h30 – Point Culture / Alimenterre – Louvain-la-Neuve
17/11 – 18h – Point Culture ULB / Alimenterre – Bruxelles
18/11 – 20h – Archipel 19 / Alimenterre – Berchem
24/11 – 19h – 2 l’Aut Côté – Mouscron
25/11 – 19h – École de Clermont-Sous-Huy / Engis
26/11 – 20h – Centre Culturel Jacques Franck / Alimenterre – Bruxelles
10/12 – 19h – Université pop d’Anderlecht – Bruxelles
17/12 – 20h – La Vénerie / Alimenterre – Bruxelles