Agents presque secrets
de Rawson Marshall Thurber
Comédie, Action
Avec Dwayne Johnson, Kevin Hart, Amy Ryan
Sorti le 24 août 2016
Ceci n’est pas une émission d’M6
Qui traduit les titres de films américains ? Honnêtement, ce titre potache digne d’une nouvelle émission M6 risque d’en détourner plus d’un lors de sa sortie en salle. Et pourtant, Central Intelligence (le titre original) a toutes les qualités du bon “buddy movie” qui réussit deux exploits (et pas des moindres) : confirmer Dwayne Johnson (alias The Rock) comme acteur de comédies et transformer Kevin Hart en bon acteur de comédies.
Un pitch simple mais efficace
Premier de sa promo au lycée, promis à un avenir radieux, Calvin Joyner (Kevin Hart) a fini simple comptable désabusé dans une grande entreprise. Sa vie va basculer lorsque Bob Stone (Dwayne Johnson), tête de turc à l’époque mais devenu agent secret bodybuildé depuis, va lui demander son aide afin de démasquer un certain criminel connu sous le nom de “Black badger” (le blaireau noir).
Le duo comique
La réussite du film repose sur le choix des comédiens utilisés quasi à contre-pied de leurs rôles habituels. Loin du personnage “testostéroné” de la franchise Fast & Furious, Dwayne Johnson excelle dans le rôle de l’agent secret bodybuildé au coeur d’artichaut souffrant de TPST (Trouble de stress post-traumatique) causé par le lycée, tandis que Kevin Hart s’éloigne enfin du stéréotype du “black” (on se souvient du En Taule : Mode d’emploi, aussi tragique que son titre), pour endosser le rôle du clown blanc. La dynamique créée par ces deux personnages que tout oppose, permet de monter en intensité durant tout le film sans tomber dans le déjà-vu, ni (trop) dans le potache.
Une comédie originale
Bien que l’on reste dans le canevas classique de la comédie d’action (3 sketchs pour 1 scène d’action), Rawson Marshall Thurber (Les Miller, une famille en herbe) parvient à maintenir un certain suspense et ne délaisse en aucun cas l’intrigue policière pour la comédie. L’action et la comédie avancent de paire et le réalisateur se permet de jouer avec les codes du thriller pour dérouter le spectateur.
Une agréable surprise qui prouve bien que les titres VF devraient être interdits.