De Bernard Cogniaux et Pierre-André Itin. Mise en scène de Michel Kacenelenbogen. Avec Edwige Baily, Pietro Pizzuti et Alexandre Von Sivers. Du 15 novembre au 31 décembre 2019 au Théâtre Le Public.
Dans une société où économie et écologie se font parfois la guerre, Bernard Cogniaux et Pierre-André Itin ont songé à une alternative qui lierait ces deux pôles. Cependant, cette alternative n’est selon eux pas sans sacrifice. Dans A la vie, à la mort, toujours avec humour mais non sans un certain cynisme, ce sont les notions d’éthique et de morale qui sont questionnées. Pour assurer un avenir économique et écologique à nos successeurs, jusqu’où serions-nous prêts à aller ?
La pièce débute dans un décor moderne, tout juste assez futuriste pour nous projeter dans l’avenir, mais pas au point de nous faire quitter la réalité du présent. Un par un, nos deux premiers acteurs entrent en scène. L’un est un éternel célibataire aux mœurs légères, quelque peu bougon, sûr de lui et de ses idées. L’autre est un veuf, père d’une enfant déjà adulte, généreux et facilement influençable. Tous deux sont de vieux amis, d’ailleurs plus très jeunes non plus. Et justement, tout tourne autour de cette dégénérescence cellulaire que nous appelons « vieillesse ».
Alors que nous assistons à une discussion entre ces deux amis, ils commencent à évoquer une société qui vient de voir le jour : Ecothanasia. Son principe ? Economiser sur le coût du vieillissement de la population en permettant à des volontaires de se faire poser une puce euthanasiante. Son objectif ? Redistribuer le capital économisé dans des projets de développement durable de jeunes entrepeneurs. Parmi ces entrepreneurs, se trouve justement la fille de notre ami veuf. Après avoir hypothéqué avec sa femme malade pour garantir à leur fille une bonne éducation, jusqu’où sera-t-il prêt à aller pour lui assurer une réussite dans ce nouveau projet ? Quelle sera alors la réaction de sa fille et celle de son ami ? Et nous, que ferions-nous à la place des uns et des autres ? Le ferions-nous pour un proche ? Le ferions-nous pour la planète ? Jusqu’à la fin, la question reste ouverte.
Sur un séduisant ton humoristique, Eucothanasia, bien que société fictive d’imaginations débordantes que nous vous conseillons vivement d’explorer, se place dans un réalisme qui ouvre la porte des possibles. Et si nous oubliions l’éthique et la morale tels que nous les connaissons pour porter un regard neuf sur l’avenir ? Et si nous nous contentions d’aborder la question écologique sous un angle purement logique ? Qui sait quelles solutions nous pourrions parvenir à trouver ? Une dernière question, et non la moindre, demeure cependant : serions-nous prêts, à l’exemple des fondateurs d’Ecothanasia, à mettre en place une ou plusieurs de ces solutions ?