Tusk
de Kevin Smith
Epouvante-Horreur, Comédie
Avec Michael Parks, Justin Long, Haley Joel Osment, Genesis Rodriguez, Johnny Depp
Sorti en DVD le 12 février 2015
Découvert en 1994 avec le très bon Clerks, Kevin Smith a souvent préféré, ces dernières années, plonger dans l’absurde et/ou l’amour potache. Une tendance qui ne fait que se confirmer avec Tusk.
Mettant en scène un célèbre podcaster à l’humour beauf et lubrique en mal de buzz qui se fait capturer par un serial killer aux mœurs étranges, Tusk – traduction littérale : défense d’animal –, s’engouffre d’emblée dans une atmosphère étrange et … bavarde. Très bavarde. Trop bavarde.
Les dialogues rivalisent d’un humour toujours plus plat, sans tirer à profit le « bon » côté absurde de la situation et donnent naissance à des longueurs réellement soporifiques. Le film a beau avoir été tourné en 15 jours, le réalisateur aurait tout de même pu – dû ? – s’appliquer à mettre davantage à l’honneur des acteurs tels que Justin Long, Michael Parks, Haley Joel Osment ou encore … Johnny Depp !
Les seules tranches de rire sont surtout consacrées à l’affublante moustache collée sur le faciès de Justin Long – Tom Selleck doit s’en retourner dans sa tombe. Quoi ? Il n’est pas mort !? – et au constat que Haley Joel Osment a perdu tout bon – 6ème – sens du jeu d’acteur et qu’il ferait mieux d’arrêter les hamburgers avant de finir par pouvoir interpréter Elvis Presley sans maquillage – référence à sa fin peu glorieuse, pas à ses années de playboy.
Mélange assez peu alchimique du machiavélisme du médecin fou de The Human Centipede et du mythe de la création du Frankenstein de Mary Shelley, Tusk s’effondre dans un ridicule de haut vol sans que Kevin Smith ne puisse jamais mettre son véritable talent burlesque en avant.
Peut-être qu’il fera mieux dans la, ou plutôt les suites qui seront apportées au film. Car oui, Tusk est le début d’une trilogie (sic). Les épisodes 2 et 3, respectivement Yoga Hosers et Moose Jaws devraient voir le jour d’ici 2016.
Comédie horrifique américaine et « inspiré d’une histoire vraie » comme le prétend le carton d’avant film, Tusk se résume à un délire entre amis, sorte de private joke à gros budget incompréhensible pour le commun des mortels, oubliant le but premier du cinéma : divertir.