Wild
de Jean-Marc Vallée
Drame, Biopic
Avec Reese Witherspoon, Gaby Hoffmann, Laura Dern, Thomas Sadoski, Michiel Huisman
Sorti le 4 mars 2015
Cheryl Strayed est une jeune femme au bord du gouffre. Son divorce récent a d’ailleurs porté le coup fatal à son existence. Pour y réfléchir et afin de trouver une hypothétique réponse à ses questions, Cheryl Strayed entreprend une grande randonnée solitaire de 2000 km sur le Pacific Crest Trail, un sentier extrêmement difficile serpentant de la frontière Mexicaine à celle du Canada. Au fil des rencontres et face à la succession de difficultés, Cheryl va se remémorer sa vie.
Wild est une adaptation de l’autobiographie du même nom écrite par Cheryl Strayed en 2012. Un livre comme tant d’autres qui s’est néanmoins fait connaitre du grand public grâce à l’incontournable Oprah Winfrey, qui en avait fait son livre de chevet.
Une histoire véridique où une femme torturée se retrouve seule à faire un bilan de sa vie, il n’en fallait pas moins pour que Jean-Marc Vallée en fasse un film. De fait, le réalisateur québécois a prouvé qu’il affectionnait les personnages ambigus ayant réellement existés comme dans Victoria : Les jeunes années d’une reine ou plus récemment Dallas Buyers Club. Mais la comparaison s’arrête là puisque Wild n’est cinématographiquement pas comparable aux films précités.
Et pour cause, à la lecture du synopsis et à la vue du titre du film, le spectateur averti pense irrémédiablement à Into the wild de Sean Penn. Cette comparaison est probablement la meilleure qui soit, même si quelque peu flatteuse. De fait, comme dans Into the wild, Wild s’inspire d’une histoire vraie où le dessein du protagoniste principal sert de chemin de réflexion voire de rédemption. Mais voilà, là où l’histoire de Christopher McCandless installait le spectateur dans un road movie aux images somptueuses, celle de Cheryl Stayed ne fait que lui en montrer quelques bribes.
C’est certainement le gros point noir de ce film. Malgré que l’histoire soit davantage axée autour du drame plutôt que de l’aventure, le manque de scènes contemplatives se fait cruellement ressentir. Et lorsque la caméra se tourne enfin vers les décors somptueux du PCT, Jean-Marc Vallée ne nous offre qu’un plan de demi-ensemble reflétant notre héroïne sur fond de rangée d’arbres, le tout caméra (tremblante) à l’épaule. Maigre consolation.
Passé cela, les amateurs d’épopées dramatiques seront aux anges puisque l’histoire de cette jeune femme a de quoi toucher les cœurs tendres. Bien que le récit de sa vie soit synonyme de chaos, il reste d’une banalité intrigante. Cette définition n’est pas péjorative, bien du contraire, car elle reflète l’objectif inavoué de l’auteure : que chaque femme se retrouve à un moment ou un autre dans la peau de notre néo-aventurière. De là à qualifier ce film/ce livre de féministe, il y a encore une marge, mais l’idée de mettre la femme en avant a de quoi plaire.
En résumé, si vous voulez voir un «beau» drame sur fond d’aventure, Wild vous fera passer un bon moment de cinéma. Par contre, si vous souhaitez voir une aventure sur fond de drame, dépoussiérez votre lecteur dvd, Into the Wild est à 10€ sur Amazon.