Après avoir raté l’année passée la nuit du fantastique et épaulé par une bande d’amis courageux, je me suis lancé dans l’aventure. Réussissant même à, pour une fois, la terminer et goûter aux croissants et au café offert au petit matin.
Le plus dur quand on arrive sur le tard est de trouver la place parfaite où l’on pourra passer des heures sans se casser le dos et sans voir ses jambes gonflées de douleur. Finalement, après chaque pause, on changera de places, découvrant les joies des heureux placés et la peine des autres.
L’ambiance est déjà à son comble, les gens crient, applaudissent, les trompettes et sifflets retentissent, les capotes gonflées volent et les rouleaux de PQ surgissent de partout. Il n’y a pas de doute on est bien au BIFFF.
Pour la première partie de soirée, on va découvrir enfin le film très attendu Goal of the Dead ou comment allier football et zombies !
Pour bien commencer la soirée, le réalisateur de la première partie, Benjamin Rocher, est présent pour affronter la foule en délire. Il avouera le lendemain en interview avoir assisté à la séance et avoir apprécié l’ambiance survoltée de la salle.
La salle va effectivement très bien réagir, à coup de « Paris, on t’encule », « Jeannot, Jeannot, … », etc. L’histoire reprenant la vue de l’équipe de Paris dans un petit village français typique pour la coupe de France. Le capitaine et vétéran de l’équipe est natif de la bourgade et fait son grand retour après 17 ans d’absence. Et beaucoup de choses à régler par la même occasion. Le tout sur fond d’attaque zombies car dans le stade, la maladie va se propager très rapidement.
Dans le pur style Grinhouse, le film est divisé en deux parties, la première mi-temps et la seconde. La première réalisée par Benjamin Rocher (La Horde) et la seconde par Thierry Poiraud (Atomik Circus).
Un film vraiment bien fichu et au concept plus qu’original. Un très beau succès au BIFFF et une belle promesse pour le cinéma de genre en France (plus d’informations avec l’interview de Benjamin Rocher, bientôt dans nos pages).
Deuxième film de la soirée et encore des invités ! Le réalisateur de Pinup Dolls on ice et l’une des actrices du film sont présents pour défendre la beauté de leur création. Comme le dira l’actrice, un film où verrez des femmes nues, du sang et des femmes nues ensanglantées !
Et c’est effectivement ce que l’on verra. On verra aussi le tueur baiser les mortes, des filles fuyant en talon de 30 cm, un protagoniste aux cheveux blonds et à la moustache brune, et surtout beaucoup de conneries.
Malgré que le public ne peut être que ravi de voir du nu intégral et des gonzesses défoncées, il ne faut pas attendre grand chose d’un film qui tient plutôt du navet que du nanar. À voir pour se poiler dans une soirée Halloween entre potes, histoire de faire le plein de machisme avant d’aller passer l’aspirateur pour mémère.
Pour la troisième fois, on entre dans la salle après avoir afonné sa Troll, fumer quatre cigarettes en même temps. On continue dans le slasher sanglant avec Hatchet 3. Oui, 3, je sais, c’est pas évident à croire.
Marybeth arrive au commissariat, une hache à la main, complètement ensanglantée, tenant dans son autre main un scalp humain. Faut pas s’étonner si elle est mise en détention ! Mais, elle, elle clame que ce n’est pas de sa faute mais celle de Victor Crowley, le fantôme des marécages d’à côté. En enquêtant dans le coin pour admirer l’étendue des désastres de la demoiselle, toute l’équipe va vite croire sa version avant de se faire dégommer par le géant mutant qui désosse, castre, arrache les différentes parties du corps humain. Et c’est reparti !
Faut pas se leurrer, c’est un peu nase mais il y a quand même beaucoup plus de moyens que le précédent et les quelques morceaux de corps disséminés à gauche et à droite sont bien glauques comme il faut. Les arrachages de bras et jambes ou écrasages de têtes sont autant de raisons de réveiller un public assoiffé de sang ! À ce niveau Hatchet est une réussite.
Les cerveaux se fatiguent, les gens désertent les couloirs du Bozar et pendant ce temps en salle une, les réjouissances continuent. On a droit à une folie japonaise : Zombie TV. Mais avant, un court métrage avec des nonnes à poil. On a hésité entre porno ou horreur. Mais dans les deux cas, c’était vachement mauvais.
Zombie TV, lui, propose différents reportages humoristiques sur les zombies. Tout a très bien commencé avec plein d’idées originales, comme la danse sportive du zombie, des chansons entraînantes, etc.
Pourtant, le plaisir fut de courte durée, car comme souvent avec les films japonais en roue libre, cela démarre avec un concept furieusement drôle et finit par s’engluer dans un n’importe quoi longuet et interminable. Beaucoup s’y endormiront. Mais c’est normal, il est 6h du matin.
À 7h, il fait jour et c’est sous un soleil discret que l’on déguste son bon croissant et que l’on boit un café pour tenir au moins le coup jusque son lit. D’autant plus que votre serviteur est en interview à 14h.
Depuis deux ou trois ans, les organisateurs du BIFFF font un véritable effort dans la programmation de la Night. Après avoir essuyé les critiques de plus en plus virulentes des fans en ayant marre de payer pour de la merde, chaque nuit essaye de posséder des films bien remuants ! À 23h, le film le plus attendu, puis des femmes nues, un slasher gore et souvent, une trouducuterie asiat. Il faut avouer que même si, hormis Goal of the dead, le reste approche plus le nanar que le bon trip, la programmation n’a pas déçu et a donné à l’aficionados ce qu’il demandait pour son argent : du cul, du sang, de l’humour !
Demain, c’est dimanche. Demain je dors. On se revoit lundi les lardons.